Algérie

Grève nationale dans les écoles les 26 et 27 février.. L'intersyndicale opte pour l'escalade



Nouria Benghabrit avait déclaré que son département a répondu, et se dit disposée à négocier sur certains points socioprofessionnels, mais que d'autres «relevaient des prérogatives du gouvernement».L'intersyndicale de l'éducation a mis à exécution sa menace de grève, annonçant un débrayage de deux jours, les 26 et 27 du mois en cours. Les six syndicats regroupés dans ce collectif, estiment que la suite donnée par la ministre, Nouria Benghabrit, aux revendications est «en-deçà des attentes». Réunie une autre fois jeudi, l'intersyndicale a décidé de deux jours de grève nationale les 26 et 27 février prochains, en plus de quatre sit-in régionaux dans les wilayas de Batna, Laghouat, Relizane et Blida. Une action musclée à travers laquelle le Cnapeste, le Snapest, le Satef, l'Unpef, le Cla et le SNTE comptent mettre la pression sur le ministère de l'Education, afin d'arracher la prise en charge de leur plateforme de revendications. Une plateforme déjà discutée dans le cadre des rencontres bilatérales, mais sans suite favorable. Nouria Benghabrit avait déclaré que son département a répondu, et se dit disposée à négocier sur certains points socioprofessionnels, mais que d'autres «relevaient des prérogatives du gouvernement». Une réaction qualifiée de «fuite en avant» par les syndicalistes, qui disent soumettre des revendications au gouvernement «via notre tutelle» qu'est le ministère de l'Education.
Entre les deux parties, c'est donc un dialogue de sourds. Au moment où l'on s'attend à un dénouement qui éviterait à l'école de rentrer dans un autre cycle de perturbations, suite à la reprise du dialogue, voilà que le bras de fer s'installe de nouveau. Cette grève de deux jours va sûrement paralyser l'ensemble des établissements scolaires des trois cycles primaire, moyen et secondaire. Contrairement à la grève du 21 janvier dernier, décidée comme premier «avertissement» à la tutelle, et à laquelle le Cnapeste n'avait pas pris part, faute de tenue de son Conseil national, celle des 26 et 27 du mois mobilise l'adhésion de tous les syndicats. Nouria Benghabrit joue gros, cette fois-ci. Les revendications de l'intersyndicale «restent les mêmes», selon Boualem Amoura. Le secrétaire général du Satef, joint par nos soins, a assuré que «rien n'a changé depuis la grève du 21 janvier».
Il s'agit, entre autres, de l'ouverture du dossier de révision du statut particulier, de l'application du décret présidentiel 266-14, concernant la valorisation des diplômes de DEA et de licence pour les enseignants du primaire, du respect des libertés syndicales, de l'abrogation de l'article 87 bis, de la remise des PV après chaque réunion nationale ou locale, et du maintien de la retraite proportionnelle et sans condition d'âge. Les syndicats, ajoute M. Amoura, sont «décidés et déterminés d'aller jusqu'au bout du combat pour arracher les droits des travailleurs». Et le fait que son retour à la protesta intervienne dans une période pré-électorale, il était prévisible que l'intersyndicale soit taxée de vouloir profiter de cette conjoncture pour mettre la pression sur le gouvernement.
D'où les appels de la ministre aux syndicats, à prendre en considération la situation que traverse le pays. A ce sujet, le secrétaire général du Satef refuse catégoriquement le cachet politique que l'on veut coller à l'intersyndicale. «Ils nous demandent de prendre en compte la situation du pays.
Les autorités doivent aussi prendre en compte la situation des travailleurs», a répondu Boualem Amoura, lors d'un point de presse improvisé, jeudi au siège de l'Unpef, après la réunion. En attendant un autre geste ou une réaction de Nouria Benghabrit, l'école algérienne est bien partie pour vivre un autre cycle de grèves, dont les seuls perdants demeurent les élèves.


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