Algérie

Grève générale des médias le 17 septembre Tunisie



Grève générale des médias le 17 septembre Tunisie
La justice a accepté, avant-hier, de libérer sous caution le journaliste Zied El Héni, qui est toutefois resté en prison faute de recette fiscale ouverte pendant le week-end. De la vengeance dans son état primaire.Tunis.
De notre correspondant
Comme pour le cas du patron d'El Hiwar Ettounsi, Tahar Ben Hassine, mercredi dernier, la justice a décidé, avant-hier, la libération du journaliste Zied El Héni après avoir auparavant délivré un mandat d'arrestation à son égard. Toutefois, Tahar Ben Hassine n'a pas été transféré en prison et sa libération n'était pas assortie de caution, il est donc sorti du bureau du juge d'instruction. Par contre, Zied El Héni a été transféré à la prison de Mornaguia en début d'après-midi sous haute sécurité et la justice a exigé une caution de 2000 DA pour le libérer. Mais comme les recettes fiscales ne travaillent pas le week-end, le journaliste est contraint de passer trois nuits en prison.
Le comité de défense du journaliste perçoit de la vengeance dans cette réaction. «Plus de 300 suspects, soupçonnés de terrorisme et arrêtés dans le cadre de réseaux djihadistes, ont été libérés sans la moindre caution, alors qu'on exige une caution de 2000 DA de Zied El Héni, arrêté pourtant pour des délits d'opinion et ne présentant aucun risque particulier. C'est du deux poids, deux mesures à l'état brut», explique l'avocat Charfeddine Guelaïl.
En marge des derniers procès d'hommes des médias, la société civile et politique s'est mobilisée pour la défense de la liberté d'expression, unique acquis palpable de la révolution. Des centaines de militants des droits de l'homme se sont mobilisés devant le tribunal aussi bien mercredi dernier pour le patron d'El Hiwar qu'hier pour le même Tahar Ben Hassine, Zied El Héni et Zouhaïr El Jiss. La mobilisation aurait payé car, dans les deux cas de figure, le suspect concerné a été remis en liberté. «Il n'empêche que la liberté d'expression et l'indépendance de la magistrature sont en difficulté sous nos cieux», constate l'avocat Lazhar Akermi, militant des droits de l'homme et membre directeur du parti de l'opposition, Nidaa Tounes.
Pour sa part, le journaliste de Nessma TV Soufiane Ben Hamida a critiqué la justice aux ordres. «Le juge d'instruction, en charge de l'affaire Zied El Héni, est incompétent puisqu'il n'a pas pu rédiger seul le mandat de dépôt», a-t-il indiqué, en se référant aux témoignages des avocats présents lors de l'instruction, qui ont affirmé qu'un agent de police a remis ledit mandat de dépôt au juge d'instruction qui n'a fait que signer.
En réaction à ces multiples abus, le Syndicat national des journalistes tunisiens a tenu, avant-hier en fin d'après-midi, une conférence de presse et décidé une grève générale pour le mardi 17 septembre. Laquelle décision de grève a été prise de concert avec l'organisme des patrons des médias. La liberté d'expression chèrement acquise court des risques en Tunisie.


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