Algérie

Grève générale des commerçants à Tizi-Ouzou


Passablement suivi au chef-lieu de wilaya, le mot d'ordre de grève générale des commerçants de Tizi Ouzou, lancé par un collectif d'associations professionnelles (Came, FNJE et UGCCA), est largement suivi au niveau des principaux centres urbains et chefs-lieux de daïra de la wilaya, selon M. Zaïdat, coordinateur de wilaya de l'UGCAA qui est revenu sur les revendications et les motivations de cette énième action de protestation des commerçants et des promoteurs ayant bénéficié des dispositifs d'aide de l'Etat à l'emploi de jeunes regroupés dans le collectif d'aide à la moyenne entreprise (CAME) et la Fédération algérienne des jeunes entrepreneurs (FNJE).L'action d'hier, grève générale assortie d'un sit-in devant la Direction régionale de la Casnos, considérée comme une réussite par Zaïdat de l'UGCAA, annoncée lors d'une conférence de presse organisée le 18 janvier dernier, vise à dénoncer ce que ce collectif d'associations professionnelles considère comme un dépassement, une pression «intolérable» en termes de recouvrement des cotisations, exercés à l'égard de ces opérateurs par l'administration locale de la Caisse d'assurance sociale (Casnos).
«Nous, collectifs des associations et organisations professionnelles de la wilaya de Tizi Ouzou constatons la persistance et une aggravation des agissements répressifs, des redressements abusifs, descentes punitives et le chantage orchestrés par les services de la Casnos de Tizi Ouzou», écrivent-ils sur leur déclaration-appel à la grève générale qu'ils estiment être «l'ultime recours après avoir épuisé toutes les voies de recours pour faire aboutir nos revendications». Celles-ci ont trait, essentiellement, à «l'arrêt des poursuites judiciaires à l'encontre des anciens cotisants ; le maintien du minimum à payer en matière de cotisation tel qu'édicté par l'article 14 du décret exécutif 15/289».
Ces revendications, pour consensuelles qu'elles soient, parmi la majorité de ces opérateurs et qu'ils ont soumises à diverses occasions au directeur général de la Casnos qui s'est déplacé en personne, il y a de cela quelques mois à Tizi Ouzou, révèlent les contradictions qui minent un segment de ce collectif, à savoir les commerçants de Tizi Ouzou. Une corporation en butte à des tiraillements pour le contrôle de la représentation locale de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA). Une querelle de leaderchip oppose le nouveau bureau de wilaya, à sa tête M. Zaïdat, un commerçant issu de la coordination de la daïra d'Azazga, adoubé par Salah Souilah de la Direction nationale et installé suite à des élections tenues au début de l'année 2017 et un autre groupe conduit par l'ancien président de l'Association des grossistes de Tizi Ouzou qui se dit, lui aussi, porteur d'un mandat de ses pairs et qui se prévaut pour sa part du soutien de Djamal Taklicht qui n'est autre que le secrétaire national de l'UGCAA, qui conteste le mandat de M. Souilah et de ses amis de la direction nationale du Syndicat national des commerçants. Les deux factions se déchirent à coups de communiqués, chacune accusant l'autre de déficit de légitimité. Se présentant comme le coordinateur de wilaya qui tire sa légitimité des suffrages qui lui ont été accordés par la base, M. Zaïdat accuse M. Djebbar Samir d'«usurpateur qui n'a même pas réussi à se faire élire par les commerçants qui constituent la cellule de base, à savoir la daïra». Et d'enfoncer le clou en déplorant le fait que l'ex-président de l'association des grossistes soit sous le coup d'une double peine. «S. Djebbar est désigné par un coordinateur national, M. D. Taklicht, qui est lui-même illégitime. De plus, il est manipulé par les pouvoirs publics pour faire avorter la grève des commerçants», assène M. Zaïdat. Ce n'est pas l'avis de M. S. Djebbar qui se dit lui aussi coordinateur de wilaya de l'UGCAA.
Fort de ce titre, S. Djebbar a dénoncé l'appel à la grève générale lancé aux commerçants de Tizi Ouzou. Dans un communiqué publié la veille de la grève d'hier, qui nous est parvenu, il a appelé les commerçants de Tizi Ouzou à ignorer l'appel au débrayage qui leur est lancé. «Le bureau de wilaya de l'UGCAA dément catégoriquement l'appel qui a été fait en son nom», lit-on dans le communiqué qui «condamne énergiquement les agissements et les actions illégitimes de l'ancien bureau qui a été suspendu et gelé par la Direction nationale de l'Union des commerçants et artisans algériens». Et d'annoncer le lancement d'«une procédure légale pour mettre fin aux agissements irresponsables de ce bureau».
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