Algérie

Grève et tension à l'UFC



Rien ne va plus à l'UFC de Bouira. Depuis mercredi dernier, les travailleurs sont entrés en grève illimitée et demandent le départ du directeur.Hier samedi, alors que des examens de la Fonction publique prévus pour avant-hier et hier, ainsi que les examens du 2ème semestre des étudiants de l'UFC étaient annulés pour cause de cette grève, les grévistes que nous avons rencontrés sur place étaient unanimes à dire que cette ultime action est venue après un cumul de problèmes qu'ils ont supportés pendant près de 17 ans, c'est-à-dire depuis l'installation de l'actuel directeur à la tête de l'UFC de Bouira.
Selon certains représentants de grévistes, le premier grief retenu contre leur directeur est son comportement vis-à-vis des travailleuses et des travailleurs. Il est reproché au directeur un abus de pouvoir et des décisions intempestives et sans jamais prendre d'avis auprès des travailleurs ainsi que la multiplication des sanctions et autres questionnaires pour de simples fautes avec le plus souvent des retenues sur salaire.
Cela étant, la goutte qui a fait déborder le vase remonte à mardi dernier : selon les grévistes, dans l'après-midi, les travailleurs sont sortis à 15 heures 30 minutes.
Or, le mercredi, au petit matin, ils furent surpris d'apprendre que le directeur qui était furieux en s'apercevant qu'ils étaient sortis avant 16 heures, ? alors que selon eux, ils avaient l'habitude de le faire chaque année ? a décidé d'envoyer à l'ensemble des travailleurs un questionnaire avec décision de défalquer cette journée.
De fait, ils ont organisé une action de protestation pour dénoncer cette décision. Quelques heures après, à son arrivée, nous racontent les travailleurs, plutôt que d'appeler des représentants des travailleurs ou même tout le monde pour discuter de ce problème et d'essayer de trouver un terrain d'entente, le directeur a commencé à crier dans la cour en ordonnant sur un ton de menaces aux travailleurs de regagner leurs bureaux, sans aucun respect pour eux. Après cet incident, les travailleurs ont décidé d'entrer dans un mouvement de grève illimitée avec demande insistante de son départ. Hier, lors de notre déplacement sur les lieux, nous avons trouvé plusieurs affiches et d'autres pancartes brandies par les grévistes à travers lesquelles ils demandent le départ du directeur, alors que sur d'autres on pouvait lire « Ceci est un établissement, pas une propriété privée », « 17 ans ça suffit », « Ça suffit l'esclavagisme », « Nous en avons marre du colonialisme, non à la politique de menaces », etc.
Contacté par téléphone, le directeur de l'UFC de Bouira, Hocini Sifouane, qui était à Alger où il enseigne au niveau de l'ITFC en tant que docteur d'Etat en sciences de la communication, dira qu'il ne fait qu'appliquer les lois de la République et que, pour chaque décision prise par ses soins, il se réfère à sa tutelle qu'est le rectorat de l'UFC. Concernant l'abus de pouvoir dont il est accusé, il dira que les travailleurs ont entamé une action de grève suite à son rappel concernant les horaires de travail de la Fonction publique durant le mois sacré du Ramadhan, à savoir 9 heures ? 16 heures, alors qu'il avait remarqué durant les deux premiers jours, une certaine complaisance des travailleurs qui ont quitté les lieux à 15 heures 30 minutes durant le premier jour et le lendemain, à 15 heures 20 minutes. En tout état de cause, M. Hocini rappelle qu'une réunion est prévue en fin de semaine, en présence du recteur de l'UFC, et là, « chacun devra présenter ses arguments concernant ces accusations. Pour ma part, je sais que cette grève est illégale puisque, non précédée d'aucun préavis de grève ; ensuite, les accusations que les travailleurs avancent sont sans aucun fondement ».
Cela étant, le directeur, qui a essayé de répondre officieusement à ces accusations à travers un affichage à l'intérieur de l'UFC Bouira, dira que « des personnes malintentionnées sont derrière cette grève ».
Y. Y.


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