Algérie

Grève et manifestation à Sidi Bouzid Le berceau de la révolution du jasmin ne décolère pas


Grève et manifestation à Sidi Bouzid                                    Le berceau de la révolution du jasmin ne décolère pas
Ce même peuple qui vota massivement en faveur d'Ennahda constituait l'aile conservatrice enterrée d'une société présentée comme unanimement acquise au progrès économique et social, se soulève de nouveau contre le pouvoir en place.
Les habitants de Sidi Bouzid ont répondu, mardi, à l'appel de l'Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT). Ils étaient des centaines à avoir marché et manifesté devant le palais de justice pour réclamer la libération des détenus interpellés lors des heurts qui ont opposé les manifestants aux policiers. Ils ont scandé des slogans contre les islamistes au pouvoir et la récente répression de manifestations. Pourtant, c'est ce même peuple qui vota massivement en faveur d'Ennahda constituait l'aile conservatrice enterrée d'une société présentée comme unanimement acquise au progrès économique et social. Bref, la grève était très suivie. Seuls les bouchers étaient ouverts pour permettre aux habitants de s'approvisionner pour la nuit du destin (leilet el qadr) qui célèbre durant le jeûne du ramadan la révélation du Coran au prophète Mahomet. 'La grève générale a été suivie à plus de 90%", s'est félicité Ali Kahouli, porte-parole du Front du 17-Décembre, un des organisateurs. Autrement dit, c'était une manifestation unitaire ' regroupant l'opposition, les syndicats et représentants du patronat et de la société civile ' qui a drainé des centaines de personnes devant le palais de justice, avant de se disperser dans le calme en début d'après-midi. Les manifestants ont déversé leur colère contre le pouvoir en place. 'Le peuple veut la chute du régime", ont scandé les manifestants qui réclamaient la libération d'une quarantaine de personnes arrêtées dans la région depuis la fin juillet lors de protestations contre les difficultés sociales et des coupures d'eau et électricité. Selon le comité d'avocats de la défense, dix détenus seulement ont été libérés mardi. Ali Kahouli a, lui, insisté sur la libération de tous les détenus et sur l'adoption d'une véritable politique de développement économique régional. Samir Dilou, porte-parole du gouvernement et ministre des Droits de l'homme, a jugé la grève injustifiée malgré des revendications sociales légitimes. 'Je ne pense pas que l'appel à la grève générale soit justifié (...) je pense qu'il ne faut pas que des considérations politiques, des partis politiques entrent en jeu", a-t-il dit à l'antenne de la radio Mosaïque FM. Des hauts responsables du parti Ennahdha sont sortis de leur mutisme ces derniers jours en accusant l'opposition d'instrumentaliser ce mécontentement à des fins politiciennes. Le gouvernement Jebali fait l'objet d'attaques sur plusieurs fronts sans merci de la part de l'opposition et autres représentants de la société civile. On lui reproche une dérive autoritaire et une tentative d'organiser une islamisation rampante de la société.
I. O.
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