Le personnel navigant d'Air Algérie a mis hier sa menace à exécution en
engageant un mouvement de grève pour revendiquer une «amélioration des
conditions de travail». Selon des sources proches de la compagnie aérienne
nationale, le nouveau patron d'Air Algérie, Boultif
Mohamed Salah, a réuni dès les premières heures de la matinée son directoire et
les représentants des grévistes afin de trouver une issue à ce mouvement de
contestation qui a pénalisé des centaines de voyageurs, notamment au niveau de
l'aéroport international d'Alger. En effet, ce dernier a connu des
perturbations à cause de cette grève du personnel navigant commercial, dont le
syndicat (SNPNCA) avait averti, il y a quelques semaines à travers un préavis
de grève, qu'il allait suspendre le service le 11 juillet. Plusieurs guichets
étaient restés hier fermés au public et aux voyageurs au niveau de l'aéroport
d'Alger. L'enregistrement des voyageurs et des bagages était suspendu dans la
matinée d'hier, avons-nous constaté sur place. C'est le cas notamment des vols
vers le Caire, Toulouse et Paris Charles-de-Gaulle, dont le tableau d'affichage
mentionnait « enregistrement fermé ». Cette grève a provoqué de longues files
d'attente devant les guichets en question.
Certains voyageurs se sont plaints
du manque d'informations sur ce mouvement de protestation du personnel navigant.
La compagnie nationale, en guise d'explications, évoquera, pour ne pas alarmer
les voyageurs, seulement « des perturbations » durant la journée d'hier. Contactée,
la responsable de la communication à la direction générale d'Air Algérie, Nahla Ben Belkacem, nous dira que
certains vols ont été effectivement annulés pour cause de grève, mais que
d'autres ont pris le départ normalement. Au niveau de l'aéroport d'Es-Sénia, ils étaient près d'un millier de passagers qui
ont connu la galère hier matin en raison de la grève du personnel navigant
d'Air Algérie.
Pour cette fois, nous ont déclaré
des grévistes, le personnel estime que le retour à la protestation a été décidé
après une remise en cause des résultats des dernières négociations conclues
avec la tutelle, alors sous la coupe de Abdelwahid Bouabdellah. Hier, hormis le premier vol sur Paris qui a eu
lieu, les autres ont tous été retardés, et ce en
attendant que la situation se débloque.
Ainsi les vols sur Marseille, Lyon,
Alicante et Casablanca n'ont pu partir et, par conséquent, le hall de
l'aéroport s'est avéré exigu pour contenir le nombre important de voyageurs qui
se sont massés devant l'entrée à la salle d'enregistrement.
A 10h30, les chefs d'escale ont
tenu une réunion : mais à leur sortie, aucune information n'a filtré. Une
passagère à destination de Casablanca nous a affirmé que le départ était fixé
normalement à 7h50 et qu'elle attend depuis 6 h pour être enregistrée et
rejoindre la salle d'embarquement. Ce qui irrite notre compatriote est le fait
que la compagnie ne daigne même pas informer ses clients. Et c'est en arrivant
à l'aéroport que la nouvelle fut connue, sachant que le prochain vol n'aura
lieu que jeudi prochain et qu'il affiche déjà complet. «Pourtant, tient à
préciser un passager à destination de Lyon, il y a eu préavis de grève déposé
depuis une semaine et par conséquent les responsables ont été informés. Pourquoi
alors attendre jusqu'à la veille pour annoncer ces perturbations ?». Chez les
autres compagnies desservant les mêmes lignes, à l'instar d'Aigle Azur, on ne
signale pour l'instant aucune incidence sur leur programme de vols. Toutefois
notre source, le chef d'escale, affirme que lors de la dernière grève, sa
compagnie avait embarqué sept passagers en partance sur Paris qui présentaient
des cas urgents. De graves perturbations ont marqué la journée d'hier au niveau
de l'aéroport Mohamed Boudiaf de Constantine, où les voyageurs sont restés
coincés. « Toute la famille est bloquée au niveau de la zone sous douane depuis
cinq heures du matin », se lamente un jeune homme qui a accompagné ses parents
en partance pour Marseille. Les voyageurs du vol en question ont accompli
toutes les formalités d'enregistrement de bonne heure, car personne ne savait
que les avions seraient cloués au sol par cette grève du personnel navigant
commercial (stewards et chefs de cabine), nous dira un cadre de l'EGSA. Ce dernier nous apprendra que « quatre vols, soit
deux vers l'étranger (Marseille et Nice) et deux autres lignes intérieures (Alger),
n'ont pas décollé du tarmac de l'aéroport Mohamed Boudiaf à cause de cette
grève. Des dizaines de voyageurs ont dû subir les affres de ces perturbations, notamment
ceux qui arrivaient de loin, sans recevoir beaucoup d'explications sur leur
sort. Pour ce cadre de l'EGSA, les voyageurs en
souffrance ont été pris en charge et installés dans des salles de repos. Des repas
et de l'eau minérale leurs ont été servis… Mais du
côté des voyageurs, on dénonce l'abandon total de la clientèle, « livrée à elle-même,
sans aucun soutien ni la moindre excuse » ! Des cadres de la direction
régionale d'Air Algérie nous confieront que la
revendication principale de cette catégorie de personnel navigant relève des
augmentations salariales, surtout après la récente hausse des salaires accordée
«uniquement» aux commandants de bord et autres mécaniciens. Rappelons que lors
de sa première sortie médiatique, le patron de la compagnie nationale avait
affiché toute sa disponibilité à prendre en charge les revendications des
employés d'Air Algérie. Boultif Mohamed Salah avait
indiqué notamment que deux commissions ont été mises en place et sont à pied
d'Å“uvre pour une revalorisation des salaires et le régime de travail.
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Posté Le : 12/07/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Z M, SC & MY
Source : www.lequotidien-oran.com