Grève du CNAPEST L'habituelle guerre des chiffres

La première journée de la grève nationale du Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest) a été marquée, comme d'accoutumée, par une guerre des chiffres entre le syndicat autonome, qui se félicite d'un large suivi du mouvement à travers le territoire national, et le ministère qui assure que le nombre des grévistes n'a guère dépassé les 10 %. « La grève a été largement suivie à travers le territoire national. Nous avons enregistré un taux de suivi de 100 % à Tipaza, de 90 % à Annaba et de 70 % à Alger, alors que pour les autres wilayas les taux de participation oscillent entre 80 et 60 % », se félicité M. Lamdani, porte-parole du Cnapest. Ce dernier assure que la grève a été une « réussite », tout en précisant qu'aucun incident majeur n'a émaillé cette première journée de débrayage. Du côté de la tutelle, c'est un autre son de cloche. Selon des sources proches du ministère de l'Education, cette grève nationale a été peu suivie par les professeurs et le taux de participation n'a guère dépassé les 10 % au niveau national. A Oran, par exemple, la direction de l'Education avance un taux de suivi de seulement 9,37 %. « Sur les 51 établissements secondaires de la wilaya, le mouvement a touché partiellement 16 lycées », affirme le responsable de la cellule de suivi de la grève. Le coordinateur de wilaya du syndicat autonome avoue, de son côté, que la grève n'a affecté que 17 lycées à Oran, particulièrement à l'est de la wilaya. Toutefois, il signale que le taux de suivi était de 20 %. A Alger-Centre, le débrayage n'a touché, selon la tutelle, qu'une dizaine de lycées, alors que la majorité des établissements n'ont nullement été perturbés par ce débrayage. A ce propos, Nouar Arbi, secrétaire national du Cnapest, affirme : « La grève a été largement suivie dans l'ensemble des wilayas du pays. Nous ne voulons surtout pas rentrer dans une guerre de chiffres avec la tutelle qui essaie par tous les moyens de minimiser notre mouvement de contestation au lieu d'assumer ses responsabilités et prendre en charge les revendications des travailleurs ». Il assure que le taux de suivi national avoisine les 90 %, tout en précisant que dans certaines wilayas à l'exemple de Tipaza, Aïn Defla, Bouira, Bordj Bou-Arreridj, la grève a paralysé tous les établissements secondaires. Le syndicaliste ajoute que dans ces wilayas, même les enseignants des cycles moyen et primaire se sont joints au mouvement de débrayage pour exprimer « leur entière adhésion à la plateforme de revendications du Cnapest ». Notre source signale, par ailleurs, que le débrayage a atteint même des wilayas du Sud comme Ghardaïa (60 %), Saïda (30 %) et Djelfa. « Notre syndicat a démontré une fois de plus sa représentativité. On ne veut plus entendre parler de dialogue, mais nous exigeons, désormais, l'ouverture de négociations sérieuses sur le projet du statut particulier de l'enseignant et le régime indemnitaire », lance le secrétaire national du Cnapest. Le même syndicaliste avoue, toutefois, que dans certaines régions du pays la grève a été peu suivie comme à Alger-centre, à Oran ou même à Sétif en raison d'« un manque de circulation de l'information », mais il promet que le taux suivi va augmenter durant la deuxième journée du débrayage.