Algérie

Grève des soins et blocage des examens à partir de demain



Malgré les menaces et les tentatives de démobilisation de la part du ministère de la Santé, le Syndicat national des médecins chercheurs hospitalo-universitaires maintient le mot d'ordre de grève cyclique pour les 25 et 26 janvier, dont le préavis de grève a été déposé le 17 janvier dernier. Le débrayage concernera ainsi les deux secteurs, à  savoir la santé et l'enseignement supérieur, et touchera particulièrement les examens de deux graduations  (étudiants en résidanat et DEMS). La grève sera donc entamée demain pour àªtre reconduite la semaine prochaine à  partir de mardi, confirme le Pr Belhadj, membre du bureau national du syndicat. Les examens des étudiants de médecine, de pharmacie et de chirurgie, programmés à  partir de jeudi prochain, seront également annulés, a ajouté le syndicaliste. Une décision prise, selon le Pr Belhadj, à  l'issue de la réunion du conseil national du syndicat qui a décidé que, désormais, la protestation touchera les deux secteurs.
Il estime que la tutelle, le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, n'a pas tenu ses engagements quant à  la révision du régime indemnitaire. «Pourtant, le ministre de la Santé, Djamel Ould Abbès, s'était engagé lors de notre assemblée générale pour répondre favorablement à  notre revendication. Mais, depuis, le langage a subitement changé pour prendre des formes plutôt provocatrices. L'invitation à  la dernière réunion de réconciliation avec le ministère était plutôt pour nous proférer des menaces. Plus grave encore, des courriers ont été envoyés par le ministère de la Santé à  nos confrères à  travers le pays pour dire que toutes les revendications ont été  réglées, notamment le régime indemnitaire et qu'un rappel a été envoyé», dénonce le Pr Belhadj, qui signale que cela n'a fait que renforcer la détermination des adhérents à  se mobiliser davantage et à  reconduire la grève pour une durée illimitée.
Il réitère ainsi la révision du régime indemnitaire tel qu'il a été proposé par le syndicat, avec effet rétroactif à  partir de 2008 et appliqué comme pour tous les autres corps de la santé. Il en est de même pour la prime de rendement dont la proposition du ministère consistant en une augmentation de 20% n'a pas satisfait le syndicat. Et ce, d'autant plus que le ministère s'est engagé à  l'augmenter de 30% avec effet rétroactif à  partir de janvier 2008 avant de se rétracter.
Il est également question de la mise en place d'une commission d'enquête sur la pénurie du médicament mais aussi sur la hausse vertigineuse de la facture d'importation des médicaments. «Nous n'avons pas le droit de nous taire devant la dégradation de la situation du secteur. L'épineux problème des pénuries cycliques des médicaments et des consommables qui handicapent le fonctionnement des différents services de santé en sont un exemple édifiant. Nos malades continuent à  subir et à  souffrir de ces pénuries qui mettent en jeu le pronostic vital. Nous continuons à  demander l'installation d'une commission d'enquête indépendante qui sera chargée de situer les responsabilités de tout un chacun dans ce désastre», relève-t-il. A noter que le syndicat des enseignants chercheurs hospitalo-universitaires a dû suspendre son mouvement de grève suite à  la décision de justice la déclarant illégale. Par ailleurs, le ministre de la Santé avait donné des instructions aux chefs des établissements de santé afin de procéder aux ponctions sur salaire des grévistes car il estime, selon l'APS, que «son département a répondu favorablement» aux revendications des hopsitalo-universitaires. 

 


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