La moyenne nationale du taux de participation au premier jour de la grève lancée par le Syndicat
national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP) est de 75%, a
déclaré hier le président du syndicat, Dr Yousfi
Mohamed. Une journée qui ne s'est pas déroulée sans couacs, en raison, explique-t-il,
de l'attitude délibérée de la tutelle «à vouloir mettre fin à ce mouvement» en
usant même de «menaces» à l'endroit des grévistes.
Dans un point de presse organisé hier en début d'après-midi, au siège du
syndicat, Dr Yousfi a fait état «d'entraves de la
part de l'administration centrale» et d'une «fuite en avant» du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière (MSPRH),
dont «le secrétaire général a adressé un courrier à l'ensemble des DSP (directions
de la santé publique des wilayas) pour effectuer des retraits sur salaire aux
grévistes et d'en dresser une liste nominative, et a même demandé une
réquisition du wali pour nous obliger à cesser ce mouvement». Le président du
SNPSSP s'est dit «pas étonné» de cette attitude de la part de la tutelle qu'il
qualifie «d'abus d'autorité», tout en remarquant au passage que le SG du
ministère «n'avait pas usé de telles méthodes lors des grèves» des autres
composantes de la famille de la santé publique. «Nous dénonçons fermement ces
mesures qui interviennent au moment où la plus haute autorité du pays parle de
dialogue et d'Etat de droit», affirme Dr Yousfi. «Qui
croire finalement? Le président de la République ou les pratiques de notre
tutelle?», s'interroge l'orateur qui estime que «ces intimidations
transgressent les lois algériennes et internationales» en matière de droit de
grève.
En matière d'entraves, Dr Yousfi cite à titre
d'exemple «l'interdiction du piquet de grève au CHU de Tlemcen où le taux de
suivi a atteint 90%», dit-il. Dans les autres wilayas, ce taux a varié de 70 à 90%.
Parmi les wilayas citées hier, lors du point de presse, le taux de suivi était
de 75% à Boumerdès, Sétif, Djelfa et Constantine, de 80%
à Tizi Ouzou et Blida, et
de 85% à Tébessa. Interrogé sur une éventuelle décision de justice ordonnant de
mettre fin à cette grève, Dr Yousfi affirme qu'en
tant que président du syndicat, il n'a été destinataire d'aucune notification, et
qu'en conséquence, «la grève sera maintenue pour jusqu'à mardi, puis sera
reprise les 11, 12 et 13 mars, avant de devenir ouverte à partir du 19 du même
mois», a-t-il confirmé.
Pour rappel, la plateforme des praticiens spécialistes de la santé
publique, qui a été déposée «depuis juin 2010», revendique «l'amendement du
statut particulier, la suppression de la discrimination en matière d'imposition
(IRG) des primes et indemnités versées par le secteur de la santé aux
praticiens spécialistes hospitalo-universitaires (10%) et aux praticiens
spécialistes de santé publique (35%) et la révision du régime indemnitaire
suivant les projets arrêtés conjointement par le ministère de la Santé et le SNPSSP». Il est
également question de «la mise en application des mesures incitatives
concernant le service civil, le respect de la réglementation en matière de
carte sanitaire pour les services de santé publique et en matière de présence
des praticiens spécialistes de santé publique dans les comités médicaux
existants déjà ou nouvellement créés», ainsi que «l'octroi d'un quota national
de logements de fonction et des facilités d'accès à (d'autres) formules de
logement».
A Oran, la grève a été suivie à 50%, selon un représentant du SNPSSP. Au
CHUO, l'EHU, l'hôpital pédiatrique de Canastel et l'hôpital d'El-Mohgoun,
un service minimum a été assuré, nous expliquent des représentants de ce syndicat.
Tandis que l'activité chirurgicale et les consultations ont été gelées. Au
niveau des ces établissements hospitaliers, des sit-in ont été organisés durant
la matinée avec la détermination des protestataires de poursuivre le mouvement
aujourd'hui et demain comme décidé par le SNPSSP. Au niveau de l'EHU, le mot d'ordre de la grève a été suivi avec une
particularité. Le SNPSSP d'Oran ainsi que le syndicat national des enseignants
chercheurs hospitalo-universitaires ont décidé de geler leurs activités le même
jour du fait qu'ils partagent les mêmes revendications. Le représentant du
SNPSSP à l'EHU a expliqué que les deux syndicats
revendiquent les indemnités de garde avec un système de garde plus adapté. Sur
l'activité au niveau de cet établissement au premier jour de la grève, le même
interlocuteur a indiqué que «l'activité chirurgicale ainsi qu'une grande partie
des consultations ont été gelées. Seules les activités au niveau des urgences
et les gardes ont été maintenues».
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Posté Le : 05/03/2012
Posté par : sofiane
Ecrit par : M Mehdi & Mokhtaria Bensaâd
Source : www.lequotidien-oran.com