Le Conseil national autonome des professeurs d'enseignement secondaire et
technique (Cnapest), seul syndicat encore en grève depuis le 24 février, se
prononcera, aujourd'hui, à l'issue de la réunion de son conseil national sur la
poursuite ou non de son débrayage.
Contacté hier, le président du Cnapest, Nouar Larbi a indiqué que c'est
au conseil national du Cnapest, composé de 162 membres qui décidera de la
poursuite ou non de la grève, à l'issue de sa réunion prévue pour aujourd'hui.
Le président du Cnapest soutiendra que si les enseignants ont, en grande
partie, repris les cours dans le primaire et le moyen, les professeurs des
lycées sont dans leur majorité écrasante en grève. Nouar Larbi estime le taux
des grévistes à plus de 85%. Le chargé de la communication du Cnapest, Messaoud
Boudiba, dira pour sa part que 95% des lycées, au niveau national, sont
toujours en grève et «les professeurs n'ont pas rejoint leurs postes de
travail, après l'annonce des dernière mesures coercitives à leur encontre par
la tutelle.» Nouar Larbi ajoute que le Cnapest est dans son «bon droit» de
recourir à la grève, si celle-ci est respectueuse de ce que la loi édicte en la
matière. Et de poursuivre «au lieu que les pouvoirs publics, recourent à des
solutions pour régler le conflit, ils sont allés dans un autre sens dont les
conséquences néfastes sur l'enseignant et l'enseignement ne sont pas à
démontrer. Voyez ce que sera l'enseignant qui rejoint sa classe sous la menace
de radiation » commente le président du Cnapest qui ajoute «à moins que le
ministère projette de former des citoyens craintifs»
Le président du Cnapest s'est,
par ailleurs, interrogé sur les mesures prises par les pouvoirs publics pour
astreindre les grévistes à reprendre le travail, affirmant qu'elles relèvent
«du mépris qu'a la tutelle pour les enseignants. Sinon comment peut-on alors se
permettre de radier et remplacer des enseignants par de nouvelles recrues? Cela
est une atteinte flagrante à la dignité de l'enseignant» conclut notre
interlocuteur.
Pour rappel, l'Union nationale
des personnels de l'éducation et de la formation (UNPEF) a décidé, samedi, de
mettre fin à sa grève et appelé à la reprise, dimanche, des cours.
Le ministre de l'Education
nationale avait annoncé samedi que c'est le gouvernement qui prend les choses
en mains. Soutenant qu'il n'était pas question de compromettre un droit
constitutionnel consacré par le peuple algérien, Benbouzid a souligné la
détermination du gouvernement à «ne ménager aucun effort pour régler
définitivement ce problème».
Trois commissions seront
installées dans cet objectif. La première au niveau de la justice, présidée par
le Premier ministre, la seconde composée de tous les walis et présidée par le
ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, alors que la troisième
est constituée des secteurs de l'Education nationale et de la fonction
publique, en vue de résoudre les problèmes inhérents au remplacement des
enseignants qui n'auront pas rejoint leurs postes de travail, après deux
préavis, à compter d'aujourd'hui dimanche. Dans cette perspective, le
représentant du gouvernement a annoncé la création de 50.000 nouveaux postes
d'emploi au profit de licenciés dans l'enseignement et sans concours préalable.
Benbouzid a aussi déclaré qu'il sera adressé à tout enseignant qui n'aura pas
regagné son poste de travail, dimanche, une mise en demeure renouvelable dans
les 48 heures, s'il ne s'y conforme pas, après quoi il sera procédé à sa
révocation et à l'annulation de ses années d'expérience dans la fonction
publique.
Le ministre a ajouté que tout
dialogue ou débat avec les syndicats grévistes «sont tributaires de leur
annonce officielle de l'arrêt définitif de la grève et de la reprise du
travail», précisant que le syndicat «qui refuse de se conformer à la décision
de justice et de reprendre le travail à partir de demain dimanche, sera esté en
justice au nom du gouvernement en vue d'une dissolution définitive».
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Posté Le : 08/03/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Salah-Eddine K Et RN
Source : www.lequotidien-oran.com