Algérie

Grève des enseignants et personnels d'appui


Les marches et les sit-in appliqués par les enseignants et personnels administratifs de différents et nombreux établissements scolaires publics à travers le pays ont négativement impacté sur le cours de l'enseignement de l'éducation national.Il était déjà bien mal en point avec la multitude de débrayages enregistrés depuis le début de l'année scolaire, la situation des trois niveaux primaire, moyen et secondaire a, aujourd'hui, atteint son paroxysme. Dans le corps des enseignants et celui administratif, le nombre restreint des grévistes dans toutes les régions du pays nous impose d'écrire que pareil débrayage relève d'une piqûre de moucheron sur le dos d'une vache. Il n'en demeure pas moins qu'il a perturbé la scolarité de plusieurs milliers d'élèves à travers les établissements scolaires de toutes les régions du pays C'est devant chaque siège de direction locale que les enseignants et administratifs du secteur se sont regroupés dans une intersyndicale autonome.
A l'Est comme à l'Ouest et du Nord au Sud du pays, le mot d'ordre est le même : Les grévistes devaient exprimer à haute voix et au moyen de banderoles leur mécontentement Et même si dans l'un ou l'autre des trois paliers de l'éducation, les sit-in et les revendications ont eu peu d'effets sur le déroulement des cours dans l'un ou dans l'autre des trois paliers, ils ont réussi à faire passer leur message de mécontentement. Celui-ci comportait au titre de principales revendications l'abrogation de l'article 87 bis sur le salaire de bases des corps commun, l'absence de toute contrainte pouvant porter atteinte au droit du repos hebdomadaire, l'allégement du volume horaire des cours pédagogiques et la révision des programmes scolaires.
Comme pour mieux préciser leurs revendications, plusieurs grévistes des deux sexes s'étaient munis de banderoles sur lesquelles ils avaient souligné leurs aspirations socio -professionnelles. Il s'agissait du mot d'ordre mis en relief par tous les grévistes devant le siège de la direction de l'éducation de leur wilaya d'origine. Tous appelaient à l'application immédiate des revendications des travailleurs du secteur dont l'amélioration des conditions sociales. Leurs homologues des régions et localités hors cadre urbain ont, durant leur sit-in, revendiqué une meilleure prise en charge des conditions de scolarités.
Il a été également question de promotion des enseignants anciennement formés et d'allègement du volume horaire de la scolarisation dans le primaire, le moyen et le secondaire. Comme a été soulevée la question contre l'atteinte aux droits des travailleurs au congé de maladie et du repos de fin de semaine. Selon de nombreux participants au mouvement de grève, le peu d'adhésion qui caractérise ce débrayage tient du fait que le tribunal administratif de Bir-Mourad Raïs (Alger) a rendu lundi soir des jugements déclarant «illégale» la grève à laquelle a appelé l'intersyndicale autonome du secteur de l'éducation dans les trois paliers. Ce qui explique le fait qu'hier, en fin de matinée, l'on a enregistré un faible taux de participation à la grève.
C'est ce qu'a confirmé le ministère qui avait indiqué que le taux de suivi de la grève à laquelle a appelé l'intersyndicale autonome du secteur a atteint 8,27 % à l'échelle nationale en précisant que ce taux comprend les enseignants et les administratifs tandis que les syndicats protestataires ont estimé que le taux a été «large et plus qu'acceptable». Ce que confirme la fréquentation des établissements scolaires tous paliers confondus. Cependant, si certains enseignants et administratifs persistent dans leur volonté de poursuivre aujourd'hui, leur 2ème journée de débrayage, nombreux sont les établissements où tout le personnel a déjà repris le travail. Hier, déjà, toutes les classes des établissements étaient en activités pédagogiques.
L'ambiance de recréation qui caractérisait la période de grève, a fait place à un calme plat. Interrogé à ce propos, un autre de ses homologues à Annaba a témoigné que la situation s'est améliorée quelque peu chez lui. Cette tendance d'amélioration et de reprise scolaire est également visible dans la majorité des établissements des trois paliers au niveau de toutes les régions du pays. Il reste néanmoins que se pose la question de la grande insalubrité qui caractérise la plupart des établissements scolaires. Particulièrement ceux hérités de la période coloniale qui malgré la multitude d'opérations de réhabilitations, sont toujours à l'état de vestiges.