Algérie

Grève des abattoirs



Gare au poulet avarié ! La décision prise par l?inspection vétérinaire de la wilaya de fermer les 11 entreprises d?abattage de volailles, s?est finalement imposée sur le devant de la scène. C?est la période des mesures rigoureuses. L?adhésion du pays à l?OMC étant proche, les pouvoirs publics, semble-t-il, ne veulent plus entendre parler de « laisser-aller ». Quitte à faire du bruit ! « Le marché de la volaille doit scrupuleusement se conformer aux mesures de conditionnement et d?étiquetage pour garantir sa salubrité. » Les propos du docteur Kébir, inspecteur vétérinaire de wilaya, se veulent sans concession. « Il y va de la sécurité du consommateur », justifie-t-il. Dehors, l?ébullition dure depuis maintenant cinq jours sur les marchés de la ville. Une directive émanant du ministère de l?Agriculture, adressée aux 48 inspections de wilayas, est frappée du sceau de « la rigueur ». Les textes en vigueur portant conditionnement de la volaille sont appelés à être appliqués à la lettre. La décision de fermeture les 11 abattoirs n?est en définitive qu?une application des textes, mais qui a tout de même eu des conséquences sur le marché. La vérité des chiffres En effet, les prix s?affolent, des tonnes de produits changent de mains... Les rares étals qui proposaient du poulet, hier, à M?dina J?dida, affichaient 240 dinars le kilo. Sans aucune garantie. Un poulet frappé par une forte suspicion parce que non contrôlé par les vétérinaires. Issu certainement de l?abattage clandestin, où, dans le meilleur des cas, venu des villes avoisinantes ; il n?empêche que la griffe sanitaire n?est pas au rendez-vous. Et alors ? « Il revient à la DCP et aux inspecteurs d?hygiène municipaux de veiller au contrôle de ces produits », se défend le docteur Kébir. « Pour la seule année 2004, dira-t-il, 7 000 tonnes de viandes blanches ont été inspectées, dont 75 tonnes saisies par les services de l?inspection vétérinaire à Oran. » Et notre interlocuteur de faire le décompte : « Ce sont 4 millions de volailles qui sont abattues chaque année à Oran. Si on répartit ce chiffre sur les 11 abattoirs qui y exercent, on réalise aisément que chacune de ces tueries, gagne au minimum 145 millions de centimes par an. Alors, je me demande pourquoi ces entreprises ne veulent pas investir 45 millions de centimes pour l?achat d?une conditionneuse ? » Il faut dire que, depuis trois ans, bien des tentatives pour imposer le conditionnement de la viande blanche ont été entreprises. « Depuis la première réunion ayant regroupé en 2003 les services vétérinaires de la wilaya et les responsables des unités d?abattage et malgré la multitude d?écrits adressés aux propriétaires de ces établissements, qui sonnaient comme des rappels à l?application stricte des textes, force est de constater qu?une année après, aucune d?entre elles ne s?est conformée à la loi », regrettera notre interlocuteur.


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