Grève de la faim des salariés de l'ETUSA Un employé tente de s'immoler par le feu

'Je subis beaucoup de pression. Pour cette raison, j'ai voulu en finir avec ma vie. Cette situation nous exaspère', s'est insurgé Abdelkrim, 51 ans, chauffeur depuis 29 ans, à l'Entreprise des transports urbains et suburbains d'Alger (Etusa). Faisant partie des treize grévistes du personnel de l'Etusa, Abdelkrim, a tenté de se suicider en s'immolant par le feu, hier, vers les coups de 9h45 au siège de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA). 'Quand, je me suis aspergé d'essence, des salariés grévistes de l'hôtel El-Aurassi m'ont empêché de le faire', nous a-t-il confié. Et d'ajouter : 'Depuis des années, je souffre d'une dépression nerveuse. Ce matin, après avoir pris mes médicaments, j'ai eu envie d'en finir une fois pour toutes'.
Après, sa tentative de suicide, la victime a été évacuée d'urgence à l'hôpital Mustapha-Pacha.
Ayant été retenu en observation pendant une semaine, Abdelkrim est ressorti des urgences pour rejoindre ses collègues à l'UGTA. 'J'ai de l'essence dans le corps, je dois me faire soigner mais je refuse de laisser tomber mes camarades et ma famille. Je vais continuer la grève de la faim avec eux. On attendra le temps qu'il faudra !', a-t-il souligné. Cet incident est le cumul de plusieurs années d'attente, de la part de ces salariés qui attendent que 'justice soit faite'. Ces employés de l'Etusa, en grève de la faim depuis neuf jours, réclament 'l'indemnisation des licenciements effectués dans le cadre d'une compression d'effectifs en 2008 à l'encontre de 125 employés'. 'Nous n'avons pas été indemnisés jusqu'à présent ! Le respect de la réglementation a été bafoué. Nous demandons seulement nos droits', a clamé Belakhder Amer, cadre à l'Etusa et gréviste.
D'ailleurs, une correspondance de la part du ministère du Travail a appuyé l'erreur de l'Etusa. 'Ils n'ont pas respecté les articles des décrets 94-09 et 94-11 sur la compression des effectifs et les conditions à suivre pour les remboursements des indemnités', a-t-il dit. Il faut savoir que les treize grévistes ont subi des violences de la part des policiers qui voulaient les déloger de l'esplanade de l'UGTA.
'Ils rétorquent que nous ne sommes pas à l'hôtel. Nous le savons, nous leur demandons seulement de régler cette affaire', a encore précisé Abdelkrim. Ces treize salariés en grève de la faim, se plaignant des injustices subies de la part de leur employeur, comptent aller jusqu'au bout. 'On ne bougera pas d'ici, on attend qu'une enquête soit ouverte pour recouvrer nos droits'.
Hana Menasria