Une vingtaine de travailleurs de l'Entreprise de transport urbain et sur-urbain d'Alger (ETUSA) sont entrés dans une grève de la
faim illimitée depuis dimanche dernier. Les grévistes, après avoir frappé à
toutes les portes, ont décidé de mener cette action pour attirer l'attention
des responsables concernés sur ce qu'ils qualifient de «manigance» qui a
entouré le renouvellement de leur syndicat (UGTA).
En effet, selon les grévistes de
la faim qui se sont déplacés à notre bureau d'Alger, la réélection de leur
syndicat est entachée de zones d'ombre.
«Les mêmes candidats se succèdent
à eux-mêmes depuis une vingtaine d'années» affirme Kherroubi
Mohamed, l'un des grévistes de la faim et ancien organique au sein du syndicat
de l'ETUSA. Notre interlocuteur souligne que cela est
en contradiction flagrante avec les articles 10 et 12 de l'UGTA
qui stipulent que celui qui cumule des postes de responsabilité et possède le
pouvoir de sanction et de licenciement n'a pas le droit de faire partie des
instances syndicales.
M Kherroubi
soutient en outre que la réélection du conseil syndical est pleine
d'irrégularités, notamment son organisation après deux années de l'expiration
de son mandat sans la tenue d'une assemblée générale.
Son collègue Ait Medjen Djamel, également en grève de la faim, exige pour sa
part une commission d'enquête sur les Å“uvres sociales de l'entreprise. En effet,
selon lui, 1,5 % des salaires des travailleurs sont versés mensuellement à la
caisse des Å“uvres sociales du syndicat mais la destination de cet argent, dit-il,
reste inconnue.
«Nous remboursons nos ordonnances
médicales avec 6 à mois 7 mois de retard» affirme M Kherroubi
qui souligne qu'initialement la caisse des Å“uvres sociales est alimentée par
les travailleurs pour rembourser ces derniers durant le mois qui suit le dépôt
de l'ordonnance.
«Nous voulons seulement être
écoutés par les responsables pour leur expliquer la situation dans laquelle se
débat notre entreprise» indiquent les deux hommes qui ajoutent avoir adressé
des lettres à la centrale syndicale ainsi qu'au ministère du Transport mais en
vain.
La grève de la faim est soutenue
par une pétition signée par quelque 598 travailleurs et cadres de l'entreprise,
ajoutent les deux grévistes.
A noter que nous avons essayé de
prendre attache avec la direction mais l'on nous a signifié devant le portail
de l'entreprise qu'il était impossible d'accéder à l'intérieur mais que nous
pouvions cependant nous entretenir avec les grévistes de la faim sur le
trottoir jouxtant l'ETUSA.
En tous les cas les grévistes avec
lesquels nous nous sommes entretenus hier affirment qu'ils n'ont pas voulu
organiser une grève pour paralyser le secteur et ce, dans un souci de ne pas
pénaliser les usagers du transport public.
L'ETUSA, faut-il le souligner est
l'entreprise qui gère le transport public dans la capitale et emploie 2600
travailleurs. La société est chargée également de la gestion du tramway d'Alger,
récemment entré en service à Bab Ezzouar.
Les conséquences d'une grève du transporteur public seraient très néfastes pour
les citoyens en cette période estivale.
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Posté Le : 19/07/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Z Mehdaoui
Source : www.lequotidien-oran.com