Algérie

Grève de la Coordination syndicale autonome



Le Gouvernement dénonce Le gouvernement Belkhadem veut-il couper l’herbe sous les pieds de la Coordination syndicale autonome? On peut à tout le moins l’en soupçonner... Sinon, comment expliquer son communiqué dont la parution dans la presse intervient aujourd’hui même, premier jour de la grève à laquelle cette coordination appelle. Sans charger frontalement les syndicats autonomes, le communiqué n’en qualifie pas moins leur action d’»agitation infondée» qui prend en otages les usagers des services publics et les enfants (écoliers) «dont l’innocence est instrumentée à des fins peu glorieuses». Le communiqué de la chefferie du Gouvernement met en parallèle cette effervescence sociale, sous l’impulsion des syndicats autonomes et les «efforts, sous la direction du président de la République, pour moderniser l’Etat, faire émerger une administration impartiale et performante au service du citoyen et promouvoir la culture du service public fondée sur l’exigence d’intégrité, d’efficacité, d’efficience et de compétence». Les efforts du Gouvernement, ajoute le communiqué, ont pour objectif de «consolider la bonne Gouvernance» à travers la mise en œuvre d’un nouveau statut particulier, «en souffrance depuis seize ans», est-il rappelé. Selon les services du Chef du gouvernement, cette «agitation se nourrit de l’application de la nouvelle grille des salaires dont l’adoption entre dans le cadre d’un processus mûrement réfléchi et planifié», ajoutant qu’elle (la nouvelle grille) vise à «réhabiliter le fonctionnaire et à lui redonner la place qui lui revient dans la société». Ce processus est qualifié dans le communiqué «d’entreprise de refondation de la Fonction publique», un dispositif qui nécessite du temps parce que «très consistant et demande des efforts importants». Cette opération implique l’adoption de pas moins de 70 décrets dont «une partie a déjà fait l’objet de publication au Journal officiel». Il s’agit, plus particulièrement, de quatre décrets présidentiels concernant le nouveau système de classification et de rémunération des fonctionnaires et agents publics. Il s’agit aussi, a-t-on ajouté, de deux décrets exécutifs ayant consacré le statut particulier des corps communs ainsi que celui des ouvriers professionnels. Pour mettre en relief la complexité de l’opération et donc son étalement dans le temps, le communiqué des services du Chef du gouvernement fait savoir que plus de quarante statuts particuliers devant régir 282 corps et 478 grades «sont en cours de conception et d’élaboration», avec la participation des partenaires sociaux, soulignant, dans ce contexte, que «plusieurs textes sont déjà en cours d’examen». Mais en attendant l’aboutissement du processus, c’est-à-dire la révision de tous les statuts particuliers, le gouvernement annonce une mesure transitoire, à savoir «la translation des grades actuels dans la nouvelle grille des salaires», pour débloquer les augmentations, le contrôle de la direction générale de la Fonction publique, une procédure obligatoire, se faisant a posteriori. Le souci de cette démarche, qui fait visiblement fi de la procédure réglementaire, étant de calmer les esprits en faisant «bénéficier rapidement l’ensemble des fonctionnaires de la rémunération découlant de la nouvelle grille sans attendre la finalisation et l’adoption de tous les statuts particuliers». Le décret vient d’être signé et les fonctionnaires bénéficieront du coup des salaires calculés sur la base de la nouvelle grille, à compter du 1er janvier 2008, et ils percevront les rappels qui leur sont dus. Le communiqué souligne que le gouvernement est «déterminé» à poursuivre «résolument» le processus de «refondation» de la Fonction publique, «dans l’intérêt des citoyens» qui doivent bénéficier d’un service public «toujours plus performant», et l’amélioration des conditions socioprofessionnelles des fonctionnaires qui constitue un «objectif fondamental». Mais, au-delà de la manière avec laquelle les pouvoirs publics considèrent la grève de la Coordination autonome, le plus urgent est surtout d’en finir avec les motifs de la colère, à savoir le retard dans le versement des augmentations des salaires. C’est le moyen le plus sûr pour apaiser un front social en ébullition, au moment où la sérénité est requise pour permettre aux pouvoirs publics d’engager le processus de révision constitutionnelle. H. Senouci


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