Algérie

Grève de l'intersyndicale



Grève de l'intersyndicale
Les syndicats autonomes ont débrayé durant les trois derniers jours. Leur action de protestation sera reconduite dans quelques jours.En tout, ils étaient des milliers de fonctionnaires mécontents et qui ont observé cet arrêt de travail pour protester contre une décision du gouvernement, à savoir la suppression de départ à la retraite sans condition d'âge.À côté de ces fonctionnaires, ils étaient des millions d'élèves qui n'ont pas suivi leurs cours. Et autant de personnes qui n'ont pas pu se rendre dans des établissements hospitaliers, qui pour un rendez-vous médical, qui pour des soins d'urgence... Devant tout ce capharnaüm, le gouvernement a adopté une posture des plus intrigantes qui peut donner aux syndicats un bon motif pour crier au mépris. Sinon, comment expliquer son silence face à un débrayage qui a paralysé des secteurs entiers du secteur public durant trois jours ' Certes, l'Algérien a fini par comprendre que le facteur temps est devenu, au fil des conflits sociaux et politiques, une arme entre les mains du pouvoir qui s'en sert pour parvenir, sans trop se dépenser, à un essoufflement d'une contestation quelconque. Mais, pour cette grève, le gouvernement, contrairement à son habitude, donne l'impression d'être pris au dépourvu et qu'il n'a pas concocté de recette miracle contre l'engagement sans faille des syndicats autonomes. Dans d'autres conjonctures, le gouvernement tente d'agir en actionnant la justice afin de délégitimer les grèves. Rien n'a été fait dans ce sens. Cette fois-ci, le gouvernement est resté silencieux, apathique et inactif. Sans bouger le petit doigt, les ministres dont les secteurs sont touchés par le débrayage ont même déserté le champ médiatique depuis le début de la grève.Que veut réellement le gouvernement ' Se considère-t-il non concerné par le sort des enfants privés d'école et des citoyens de soins ' Sans tirer de conclusions hâtives, il serait nécessaire pour les tenants de la décision de revoir leur mode d'emploi vis-à-vis de la grogne sociale qui promet encore des jours mouvementés avec, notamment, une loi de finances qui n'est pas faite pour rassurer.La grève que le gouvernement ignore, peut-être, par choix tactique, a révélé au grand jour l'attachement du pouvoir à sa méthode unilatérale de gestion des conflits. Elle confirme, si besoin est, son éloignement de plus en plus avéré de la gestion rationnelle des affaires de la cité. La problématique que posent les grévistes, et surtout les conséquences directes de celle-ci sur le quotidien des Algériens, mérite, pourtant, une attention particulière du gouvernement.Mohamed Mouloudj


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