Algérie

Grève de 8 jours des communaux Les APC paralysées



Grève de 8 jours des communaux Les APC paralysées
Au deuxième jour de leur mouvement, les communaux des APC de la wilaya d'Alger n'ont eu aucun contact avec les autorités pour engager une grève de huit jours. Si seul un service minimum est assuré jusqu'ici, il est à craindre que le mouvement ne fasse tache d'huile et touche l'ensemble des APC du pays.
Devant des guichets fermés à la face des administrés, c'est une véritable cacophonie entre les grévistes et les citoyens. Les uns font valoir leurs revendications, et les citoyens, leurs droits de contribuables.
Les syndicalistes approchés à travers les communes d'Alger-Centre, de Kouba et de Sidi M'hamed affirment, tous sans exception, la même chose et avancent pratiquement la même et unique revendication. «Les communaux veulent un salaire décent à hauteur de 40 000,00 dinars.
Les subalternes des communes touchent 8 000,00 dinars et les femmes de ménage occasionnelles à titre d'exemple, touchent 12 000,00 dinars, alors que le salaire national minimum garanti a été fixé à 18 000 par le gouvernement.» Contacté également ce matin, Achour Youcef, porte-parole de la Coordination des sections syndicales des travailleurs des communes de la wilaya d'Alger, affiliée à l'UGTA, affirme : «Les grévistes revendiquent un salaire minimum de 40 000,00 DA, et la réintégration de l'ensemble des travailleurs contractuels et vacataires dans leurs postes de travail, avec effet rétroactif à compter de l'année 2008. Si ces revendications ne sont pas satisfaites, la Coordination sera amenée à durcir le mouvement de contestation.»
La plateforme des revendications dont nous détenons une copie, contient également les points concernant la promulgation de la loi portant modalités de bénéfice des indemnités pour délégation de signature, pour les préposés à l'état civil et la révision des statuts des travailleurs municipaux.
Les grévistes demandent aussi l'abrogation de l'article 87 bis du code du travail, la mise en place d'une prime de mise à la retraite équivalant à 30 mois de salaire et la révision de la prime de restauration et de transport. A noter que les APC en grève assurent le service minimum, limité à l'établissement d'actes de décès et de naissance récents. Le taux de suivi «est favorable pour mettre la pression sur les pouvoirs publics.
Aux niveaux des communes de Sidi M'hamed, Kouba et Chéraga, les travailleurs ont adhéré à ce mouvement à 100 % , à l'exception de la commune de Ben Aknoun qui n'a pas répondu à l'appel de grève, faute de section syndicale», nous explique le syndicaliste.
Le taux de suivi enregistré ce matin, à travers 39 communes de la wilaya d'Alger, «est de 100 %, contre un taux de 55 % dans les communes de Kheraissia, Douéra et Staouéli», nous a encore expliqué notre interlocuteur. Ce sont «15 communes qui n'ont pas adhéré à notre mouvement de grève, car ne disposant pas de section syndicale».
Néanmoins, cette grève est pénalisante à plus d'un titre pour les administrés que nous avons rencontrés hier et ce matin dans plusieurs communes de la capitale. A Kouba la colère des usagers de cette administration est perceptible.
«Ce n'est pas possible toutes ces grèves. Pour légaliser des documents et répondre à un avis d'appel d'offres, personne ne veut revenir à la raison pour comprendre mon problème. C'est un marché de plus de 2 milliards qui s'envole.
C'est de l'inconscience. Nous savons que tout est possible dans notre pays, même vous faire perdre de l'argent et mettre au chômage plus d'une cinquantaine de travailleurs pour une question de légalisation de document», nous dit un entrepreneur. À Alger-Centre, le service d'état civil, qui a été transféré depuis quelque temps au niveau des ex-Galeries algériennes, est submergé depuis hier, dimanche.
Même constat et toujours pour les mêmes motifs. Se faire délivrer des documents en cette période de constitution de dossiers d'examens devient impossible. «Si les médecins ont eu le courage de fermer les portes des hôpitaux aux malades, il ne faut pas s'étonner que les APC en fassent autant pour la délivrance de simples documents», nous dit une jeune étudiante.
A Sidi M'hamed, la colère des citoyens, est également au rendez-vous. «Quand on est pris par les délais de dépôt de dossiers administratifs, le document que je n'arrive pas à obtenir, est aussi important que la santé. C'est toujours le citoyen qui est pénalisé par ces grèves», nous disent des personnes se trouvant devant le portail fermé de l'APC.


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