La Coordination nationale parle d’intimidations
«Alors que nous revendiquons un dialogue et l’ouverture des négociations, le gouvernement persiste dans sa démarche de mépris. Au lieu d’entamer des débats avec les vrais représentants des fonctionnaires, il opte pour l’intimidation et les sanctions.» Cette déclaration est de M. Merabet, le porte-parole de la Coordination nationale des syndicats autonomes de la Fonction publique, faite hier à l’occasion d’une conférence de presse qu’il a animée à Alger. Selon lui, les syndicats autonomes ont été très respectueux de la légalité et de la réglementation en ce sens qu’un préavis de grève a été déposé avec une demande pour rencontrer le chef du gouvernement, interpellé pour répondre aux revendications inhérentes à leur fonction déclinée à travers le respect des libertés syndicales, la révision des points indiciaires et la révision de la grille des salaires. Etonné par l’hostilité du gouvernement envers les syndicats autonomes, l’intervenant dira: «Cette démarche du gouvernement n’a fait que verser de l’huile sur le feu. Nous maintenons notre mouvement de protestation jusqu’à l’aboutissement de nos revendications. Nous ne nions pas que ces augmentations constituent un plus dans nos salaires, mais cela va être vite absorbé par l’inflation.»
M. Meriane, secrétaire général du syndicat autonome des professeurs de l’Enseignement secondaire et technique, qualifiera de son côté l’attitude du gouvernement de «regrettable et malheureuse». Lui succédant, M. Merabet n’a pas voulu faire l’économie d’une réponse au responsable de la Centrale syndicale, Abdelmadjid Sidi Saïd, en indiquant que «cette augmentation annoncée en grande pompe par l’UGTA est le fruit du combat des syndicats autonomes et la centrale syndicale n’a fait que s’aligner sur les décisions du gouvernement».
Quoi qu’il en soit et malgré les tirs croisés qui ciblent les syndicats autonomes, le porte-parole de la coordination se refuse de polémiquer.
«Notre objectif est de régler le problème des travailleurs fonctionnaires et aller vers une transparence des négociations de la grille des salaires et notamment des points indiciaires. Nous pouvons démontrer que cette nouvelle grille va enfoncer encore le fonctionnaire dans ses problèmes. Car avec cette nouvelle grille, nous allons vers une Algérie à deux vitesses; les hauts fonctionnaires toucheront de très bons salaires et les autres resteront toujours au même point de départ», dit-il tout en s’appuyant sur les points indiciaires et l’échelonnage. «Le passage d’un échelon à un autre est de deux ans et six mois à trois ans et pour arriver au sixième échelon il faut 18 ans d’expérience afin d’obtenir une augmentation variant entre 3.000 et 5.000 DA», dira Merabet tout en expliquant que «pour atteindre le 12ème échelon, il faut 36 ans de travail, sachant que le maximum de points indiciaires peut atteindre 1.480 pour un simple fonctionnaire alors que, pour les hauts fonctionnaires nommés par décret, ils commencent avec 2.900 points pour atteindre en fin de carrière 4640 points sur 24 ans d’exercice», a-t-il expliqué.
Aujourd’hui, les syndicats autonomes se disent déterminés à faire aboutir leur revendication en attendant ses retombées. «Nous sommes attachés à un mouvement pacifique et respectueux de la loi. Et nous attendons un geste démocratique de la part de la chefferie du gouvernement. En tout cas, une délégation se déplacera au deuxième jour de grève au palais du gouvernement ainsi qu’au parlement pour prendre rendez-vous avec les concernés et exposer nos revendications», expliquera Meriane.
Samira Illoul
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Posté Le : 12/04/2008
Posté par : sofiane
Source : www.voix-oranie.com