Algérie

Grève annoncée: Le SNAPO appelé au dialogue



Quatre délégués du Syndicat national des pharmacies d'officine (SNAPO) ont été invités, hier, à participer à une rencontre de dialogue avec les responsables du ministère de la Santé, afin de trouver un terrain d'entente autour de la révision de l'arrêté portant installation des officines pharmaceutiques.Cette rencontre intervient à quelques jours de la grève prévue, à partir du 28 février prochain, à laquelle a appelé le SNAPO, en guise de protestation contre les déclarations faites par le ministre de la Santé devant des parlementaires, le 10 février dernier. Annonçant l'ouverture de la pharmacie d'officine à la concurrence et la révision de l'arrêté ministériel portant installation des officines pharmaceutiques «quitte à mettre une nouvelle pharmacie entre deux déjà existantes sur le même territoire». Lors d'une conférence de presse tenue hier, au siège du SNAPO, le président du syndicat, le Dr Belambri Messaoud, a tenu à expliquer que le recours à la grève a été décidé par la base, par les pharmaciens d'officines qui ont exprimé leurs inquiétudes et leur désarroi par rapport aux déclarations faites par le ministre. Il dira qu'«il ne s'agit nullement d'une réaction corporatiste, mais c'est une réaction légitime vu la tension qui prévaut au sein de la corporation suite à ces déclarations inattendues». D'ailleurs, affirme-t-il, plusieurs organisations, entre autres, le CNOP, l'UNOP et même l'Association des distributeurs pharmaceutiques algériens (ADPHA) ont réagi en rejetant cette démarche. «Certains députés, membres de la Commission de la santé, des affaires sociales, du travail et de la formation professionnelle, ont également dénoncé les déclarations du ministre et ils l'ont fait par écrit. Tout cela parce qu'ils savent pertinemment qu'il y a un réel danger sur toute la chaîne pharmaceutique». Belambri a souligné que cet arrêté est une menace réelle sur un travail de fond qui a été entrepris par les pharmaciens depuis 1992, et ce, avec d'énormes sacrifices. Et de rappeler qu'on est passé «de 3.500 à 12.000 officines pharmaceutiques, alors que les besoins réels sont de l'ordre de 8.000 seulement». Tout cela, dit-il, a été fait sur la base de la cartographie pharmaceutique et s'appuie sur la carte sanitaire et le schéma d'organisation sanitaire. Et pour ceux qui disent que le travail de la commission chargée de donner des agréments pour l'installation des pharmacies est gelé depuis une dizaine d'années, le président du SNAPO précise que «4.500 agréments ont été délivrés par ladite commission pour l'installation des officines pharmaceutiques de l'année 2006 jusqu'à 2021». Il affirme que ceux qui exercent sont en difficulté, compte tenu de la baisse de leurs revenus. Sachant que la marge bénéficiaire réglementée a baissé avec la baisse des prix, notamment des médicaments produits localement : «On est passé d'une marge bénéficiaire qui varie entre 40 à 38% à une marge de 22 à 23%». Pour le Dr Belambri, la résorption du chômage notamment des diplômés des dix facultés de pharmacie ne doit pas se faire uniquement par l'installation des pharmacies, car cette dernière est soumise à une réglementation bien précise et sur la base des besoins en santé. Le conférencier n'arrive pas à expliquer le fait que le ministre de la santé se focalise sur cette question précise alors que d'autres priorités sont en instance, telle la promulgation des textes de loi relative «au pharmacien assistant». «Nous revendiquons depuis des années des textes de lois, mais ils ne sont toujours pas rédigés, pourtant, on pourra créer des milliers d'emplois une fois les textes prêts ». Il dira que plusieurs textes de lois ont été mis aux oubliettes, telle la liste des psychotropes, fruits d'un travail laborieux fait par le SNAPO et le ministre de la Justice. Sachant que cette liste est un outil de travail très important que ce soit pour les pharmaciens, pour les services de sécurité et pour les prescripteurs et les malades.
Les demandeurs d'agréments ne sont pas forcément des chômeurs
Le vice-président du SNAPO, Mergheni Karim, donne une précision en affirmant que ceux inscrits au tableau de l'ordre pour l'obtention d'un agrément, dans le but d'installer une pharmacie, ne sont pas tous des chômeurs. «certains exercent dans des hôpitaux, d'autres dans la distribution et dans le secteur de la production». Il cite également «ceux qui sont en train de poursuivre leurs études à l'étranger ». Dans certains pays occidentaux, précise-t-il, «il faut cumuler cinq années d'exercice dans une pharmacie pour pouvoir s'inscrire afin d'obtenir un agrément pour l'installation d'une pharmacie; chez nous, l'étudiant, dès qu'il termine ses études, a le droit de s'inscrire pour l'obtention d'un agrément». Des membres du SNAPO ont affirmé qu'ils ne sont pas contre la révision de l'arrêté «du mois de janvier relatif aux installations des officines pharmaceutiques» mais ils se disent contre «le massacre ou la clochardisation de la profession notamment par une concurrence entre confrères qui ne sera que déloyale, par le fait que les prix des médicaments sont déjà fixés par les pouvoirs publics». Ils se disent contre «le passage en force» d'une nouvelle loi, ou d'un nouvel arrêté sans concertation avec les partenaires sociaux et les représentants du secteur.


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