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Grèce : Les conservateurs grands favoris des élections



Les conservateurs de Nouvelle Démocratie (ND) sont donnés grands favoris des élections législatives anticipées de dimanche en Grèce, profitant de la colère des électeurs furieux de la poursuite de l'austérité et qui devraient tourner le dos au Premier ministre Alexis Tsipras et à son parti Syriza. Le scrutin n'était normalement prévu qu'en octobre mais Alexis Tsipras a tiré les conclusions de la défaite de sa formation face à la droite aux élections européennes de la fin mai en convoquant des élections anticipées. La Nouvelle Démocratie de Kyriakos Mitsotakis est donnée en tête dans tous les sondages. Une enquête Rass publiée vendredi donne 35,2% des voix à ND et 25,4% à Syriza. Un sondage Public Issue diffusé également vendredi crédite même Nouvelle Démocratie d'une avance de 15,5 points sur Syriza. Parti issu de la gauche radicale, Syriza est arrivé au pouvoir en 2015, alors que le pays était depuis des années confronté à une grave crise économique qui entraînait un douloureux programme d'austérité contrôlé par le Fonds monétaire international (FMI) et l'Union européenne. Une fois au pouvoir, Tsipras a dû accepter l'austérité pour que la Grèce échappe à la banqueroute. Nombre de ses électeurs ne lui ont pas pardonné. Kyriakos Mitsotakis, 51 ans, un ancien banquier passé par Harvard, appartient à une dynastie politique de la droite grecque. Il a pris la direction de ND début 2016. Son père Constantinos a été Premier ministre de 1990 à 1993. Sa soeur, Dora Bakoyiannis, a été ministre des Affaires étrangères de 2006 à 2009. La Nouvelle Démocratie, si elle revient au pouvoir, a annoncé qu'elle réduirait la pression fiscale, notamment pour les entreprises. "On a pris aux gens bien plus d'argent que nécessaire, il faut le leur rendre, ainsi qu'aux entreprises, afin de relancer l'économie", a déclaré Mitsotakis à Reuters, qui se dit optimiste et attend "un gouvernement stable et une majorité forte au Parlement".
"Un bond en avant"
Il promet un "bond en avant", la relance et des emplois, plus de sécurité et moins de bureaucratie, ainsi que des "discussions franches" avec l'Union européenne pour alléger le fardeau de son pays. Le secrétaire d'Etat aux Finances, George Chouliarakis, a déclaré vendredi à Reuters que les baisses d'impôts prévues par ND risquaient de compromettre la stratégie budgétaire de la Grèce. "Tout ce qu'ils (les conservateurs) promettent a un coût très élevé et ne correspond pas aux budgets des prochaines années", a-t-il averti, soulignant que les baisses d'impôts ne stimuleraient pas suffisamment la croissance pour augmenter les revenus de l'Etat. "Ça ne s'est jamais produit nulle part et cela entraîne des risques pour l'économie grecque", a-t-il poursuivi. Pour être efficaces, a-t-il ajouté, les baisses d'impôts doivent être progressives et associées à une politique qui crée des emplois et s'attaque à la pauvreté des enfants, la plus élevée de la zone euro. La Grèce, qui a eu besoin de trois plans de sauvetage internationaux entre 2010 et 2015 pour éviter le défaut de paiement, est sortie en août 2018 de son dernier plan. L'UE a fixé comme objectif un excédent primaire de 3,5% du PIB en 2020-2022. Alexis Tsipras, quant à lui, est amer: "Je suis arrivé au pire moment, j'ai essayé de sauver les meubles alors que les dégâts ont été causés par mes prédécesseurs", a-t-il expliqué fin juin à la chaîne de télévision Open TV. "Les caisses étaient vides, on ne pouvait même pas payer les retraites... Mais je suis celui qui a sorti le pays des mémorandums et de la crise où ils (mes prédécesseurs) nous avaient conduits."
Le mois dernier, son gouvernement a décidé des baisses d'impôts et un bonus pour les retraités.


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