Algérie

Grèce: Le gouvernement impatient de boucler avec la troïka le plan de rigueur



Le Premier ministre grec Antonis Samaras a souligné l'urgence de boucler un nouveau plan de rigueur avec la troïka représentant les créanciers de la Grèce, de retour à Athènes, avant-hier, afin de décrocher la reprise du versement des prêts UE-FMI. "L'économie grecque attend cet argent comme la terre assoiffée la pluie", alors que faute de crédit, "même des entreprises saines sont menacées de fermer", a rappelé, avant-hier, le Premier ministre conservateur dans un entretien à l'hebdomadaire de centre-gauche To Vima. Un premier rendez-vous entre la troïka et le ministre des Finances Yannis Stournaras était annoncé pour hier dans l'après-midi. Le nouveau train de mesures, en l'état d'un montant de 13,5 milliards d'euros, "doit être finalisé et voté en quelques jours, a souligné le chef du gouvernement, qui vient d'achever ses premiers 100 jours à la tête d'une alliance avec les socialistes et la gauche modérée.
Une partie des mesures dans l'avant-projet de budget 2013
Face aux syndicats et à l'opposition de gauche radicale, qui aiguisent leur riposte en vue de l'adoption parlementaire du plan, M. Samaras a mis en avant l'impératif de huiler les rouages économiques. Une partie des mesures prévues doit de toute manière être incluse dans l'avant-projet de budget 2013 que le gouvernement a introduit, hier, au Parlement, comme l'impose le calendrier institutionnel grec. Les bailleurs de fonds représentés par la troïka, (Union européenne, Fonds monétaire international et Banque centrale européenne) conditionnent à l'adoption de ce nouveau train d'économies le versement d'une nouvelle tranche, gelée depuis juin, de 31,5 milliards d'euros de prêts. Plusieurs journaux grecs affichaient, la veille, une certaine inquiétude quant à l'accueil que réservait, hier, la troïka à la copie grecque, sur laquelle les partenaires du gouvernement sont parvenus jeudi, après plus de deux mois de tractations, à un accord politique. Ces médias évoquaient des réserves exprimées lors de la présentation du plan jeudi à Bruxelles à des hauts fonctionnaires des ministères des Finances de la zone euro (Euroworking group).
Samaras optimiste
Une demande d'amendements par la troïka contraindrait les alliés gouvernementaux à reprendre leur difficile recherche d'arbitrages de toute manière douloureux. Auprès de To Vima, M. Samaras a toutefois affiché son optimisme: "les choses vont aller mieux, l'Europe vote pour la Grèce, nos partenaires voient les changements en cours", a-t-il affirmé. Sur cette ligne, plusieurs médias allemands ont présenté samedi comme déjà acquis le feu vert européen au déblocage d'argent frais à la Grèce, dans le cadre des efforts de règlement global de la crise de la dette que l'UE espère renforcer lors de son sommet des 18 et 19 octobre. Selon le ministère grec des Finances, le nouvel ensemble de mesures comprend quelque 7 milliards d'euros de coupes dans les retraites, certains salaires de fonctionnaires (juges, universitaires, policiers ou pompiers) et les aides sociales, et près de 3,5 milliards d'euros d'économies via la réduction du secteur public, avec la suppression d'organismes et le départ en retraite anticipée de quelque 15 000 fonctionnaires.
La purge doit s'accompagner de nouvelles ponctions fiscales, censées dégager 3 milliards d'euros sur deux ans, alors que le pays s'enfonce dans sa cinquième année de récession, avec près du quart des actifs au chômage. En contrepartie de ce nouvel effort, la Grèce espère renvoyer à 2016, contre 2014, son ajustement budgétaire et obtenir de ses partenaires les moyens de financer ce sursis.


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