Algérie

Grèce: Dans l'attente du rachat de sa dette, les banques inquiètes



La Grèce était, hier, dans l'attente du lancement de l'opération de rachat d'une partie de sa dette, convenue avec ses créanciers UE-FMI pour maintenir le pays sous perfusion mais qui alimentait l'inquiétude des banques nationales.Le ministre des Finances, Yannis Stournaras, s'est dit optimiste quant au succès de cette opération, portant sur des créances souveraines détenues par les prêteurs privés, en sortant d'une réunion du gouvernement de coalition présidée par le Premier ministre conservateur Antonis Samaras. Il a indiqué que ses modalités seraient précisées ces prochains jours par l'Agence de gestion de la dette (PDMA).
Rien n'est facile mais nous faisons les efforts nécessaires, a-t-il souligné alors que le rachat doit être conclu avant le 13 décembre, aux termes de l'accord conclu la veille à l'aube à Bruxelles entre la zone euro et le FMI. M. Stournaras, doit donner une conférence de presse en début d'après-midi. De son côté, le principal partenaire gouvernemental de M. Samaras, le chef des socialistes et ex ministre des Finances Evangélos Vénizélos, a souligné que l'objectif principal du gouvernement actuellement est l'opération de rachat de la dette et la recapitalisation des banques, afin de garantir l'apport de liquidités sur le marché. Selon une note d'analyse de la banque grecque Eurobank, la transaction sera menée la semaine prochaine et portera sur 50% des 62,3 milliards d'euros d'obligations toujours détenues par les créanciers privés du pays, après l'effacement en mars dernier de quelque 107 milliards de créances. Selon une étude de l'Eurobank, l'Etat grec espère ainsi réduire sa dette de quelque 17 milliards d'euros, dans le but de la ramener à 124% du PIB en 2020. Cet objectif a été fixé avec les bailleurs de fonds du pays, pour lui débloquer le 13 décembre des prêts gelés depuis juin et dont le versement est vital pour lui éviter la cessation de paiement. La directrice du FMI, Christine Lagarde, avait souligné la veille à Bruxelles que la discrétion était de mise sur les détails de l'opération de crainte que les prix de la dette grecque ne grimpent sur les marchés, du fait de spéculateurs. Moins nous en parlons, mieux cela vaut, avait-elle lancé. Le prix des obligations grecques a progressé la veille sur les marchés, alors que l'accord conclu par la zone euro et le FMI prévoit que le rachat doit se faire à des prix ne dépassant pas les cours sur le marché de vendredi 23 novembre. Selon la presse économique, l'Etat grec offrirait environ 35% de la valeur nominale des titres. Déjà très fragilisé par l'effacement de dette souveraine qu'il a dû consentir en mars, en perdant quelque 70% sur sa mise, le secteur bancaire grec faisait grise mine. L'indice de la Bourse d'Athènes perdait 4,12% à l'ouverture, hier, au lendemain d'une chute de 9,80%. Selon la presse économique grecque, les banques grecques, en voie de recapitalisation, détiennent 16,9 milliards d'euros des titres visés par le rachat, tandis que 7,9 mds sont aux mains des caisses grecques d'assurance sociales et 33 à 34 mds d'euros sont détenus par des fonds étrangers. Le rachat va les priver de la plus-value qu'elles pouvaient attendre, et diminuer leurs chances d'attirer des capitaux privés pour échapper au contrôle public qui leur sera imposé lors de leur recapitalisation, a expliqué, avant-hier soir, sur la télé Skaï Vassilis Rapanos, ex-président de l'Union des banques grecques et de la Banque nationale de Grèce, première du secteur.


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