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Le triple pari gagnant?Victoire n Le Premier ministre grec sortant, Alexis Tsipras, a gagné un triple pari aux législatives d'hier, dimanche, en ramenant aisément son parti de la gauche radicale, Syriza, au pouvoir.Sur la quasi-totalité (90%) des bulletins dépouillés, Syriza était crédité de 35,53% des voix contre 28,05% au parti de droite, Nouvelle démocratie (ND), dirigé par Vangelis Meïmarakis, soit une avance de plus de sept points. Malgré une forte abstention (autour de 44%), les Grecs ont donc donné une deuxième chance à celui qui avait fait le pari de démissionner en août dernier, après avoir perdu sa majorité au Parlement, en espérant obtenir un nouveau mandat plus solide. L'ambiance très sage à son QG de campagne, qui n'a pas drainé dimanche soir de nombreux supporters comparativement à janvier, contrastait avec le sourire radieux affiché sur scène par le leader de 41 ans.Car, et c'est son deuxième pari gagné, il va pouvoir en outre reconstituer exactement la même alliance que lors de son premier mandat, souvent décrit par les analystes comme l'alliance de la carpe et du lapin, avec les Grecs Indépendants (ANEL), un parti de droite souverainiste, dont la plupart des sondages prédisaient qu'il n'accéderait pas au Parlement. De surcroît, et c'est le troisième pari gagné par M. Tsipras, Unité populaire, qui rassemble les députés dissidents du Syriza, n'a pas réussi à trouver assez d'électeurs pour entrer au Parlement. M. Tsipras est ainsi débarrassé de personnalités aussi fortes que l'ancien ministre de l'Energie, Panayiotis Lafazanis, favorable à un retour à la drachme, ou l'ex-présidente du Parlement, la pasionaria Zoé Konstantopoulou, qui prônait de ne pas rembourser la dette du pays. Son retour au pouvoir sera suivi avec une attention particulière par les créanciers de la Grèce, UE et FMI, mais aussi par les dirigeants politiques européens.Tout au long de sa campagne, très personnalisée, ce benjamin de la vie politique a promis une Grèce nouvelle, sûre d'elle dans l'Union européenne et débarrassée de ses archaïsmes clientélistes. Hissé dès 33 ans à la tête du Synaspismos, une nébuleuse de fractions dont il a fait le parti de gouvernement Syriza, il a joué de son intégrité, qui tranche avec la réputation de la classe politique en Grèce, pour incarner cette rupture. Jamais de cravate, pas de mariage, une prestation de serment sur sa conscience plutôt que sur la «Sainte Trinité»: les arrangements avec le pouvoir semblent glisser sur cet ingénieur civil, qui partage toujours sa vie avec une ancienne camarade de lycée, mère de ses deux fils. Exposé au risque de ne plus incarner d'alternative auprès de ses électeurs, pour s'être finalement plié aux diktats des créanciers du pays, il a gardé le cap à gauche, promettant une mise en ?uvre plus sociale et équitable de plan de redressement du pays. Il a aussi défendu ces derniers jours la politique de portes ouvertes aux migrants et surtout aux flux de réfugiés syriens, suivie par son gouvernement. Il s'est targué d'avoir ainsi incité l'UE à plus de solidarité avec les pays en première ligne. En allant voter, il avait promis «un gouvernement de combat» qui «continuera avec la même détermination, le même sens du sacrifice, à mener des batailles pour défendre les droits de notre peuple».




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