Graves révélations du président de l'US Biskra

Le président de l'US Biskra, Farès Benaïssa, a lancé un véritable pavé dans la mare en révélant que la FAF lui a promis que son équipe allait jouer la Coupe de la CAF.Dans une vidéo postée sur le compte officiel du club, le président de l'US Biskra, Farès Benaïssa, a affirmé : "Nous avons appris via la presse et les réseaux sociaux que lors de sa visite dans la wilaya de Tizi Ouzou, le ministre de la Jeunesse et des Sports, Sid Ali Khaldi, a promis que le JSK jouera la Coupe de la CAF. Je pense que l'intéressé est ministre sur tout le territoire national et pas seulement dans une région précise. Nous avons confiance en lui et pensons sincèrement que depuis son arrivée à la tête du MJS les choses ont changé, notamment dans le football. Cependant, le bureau fédéral de la FAF nous dit qu'il a subi des pressions de la part du MJS et d'en haut pour justifier son changement de position au profit d'un autre club pour ce qui est de la désignation du second représentant algérien en Coupe de la CAF. Je pense aussi que la nouvelle Algérie n'accepte plus les pressions d'en haut et la hogra. Ses auteurs sont aujourd'hui en prison à El-Harrach."
Et d'enchaîner : "Je rappelle juste que lors de la réunion que nous avons tenue au siège de la FAF avec l'ensemble des équipes encore en lice pour la Coupe d'Algérie, la fédération nous a instruits sous 48 heures d'envoyer notre demande d'engagement (USB) afin de prendre part à la Coupe de la CAF. Nous avons d'ailleurs opéré un bon recrutement dans ce sens. Nous ne voulons pas créer des problèmes à l'Etat algérien à cause du football et encore moins semer la zizanie entre les enfants du Sud et de la Kabylie, mais nous demandons à la FAF, au MJS et au président de la République, Abdelmadjid Tebboune, de nous accorder notre droit. En tout cas, nous n'allons pas nous taire. Se baser sur le classement en championnat pour désigner le second représentant à la Coupe de la CAF ne repose sur aucun socle réglementaire." Des menaces à peine voilées.
Réagissant à ces propos, la FAF a publié dans la soirée de jeudi un communiqué dans lequel elle dément ces allégations et annonce que Farès Benaïssa sera traduit devant la commission de discipline pour s'expliquer.
La FAF dément, mais...
"Dans une déclaration à travers la cellule de communication du club, le président-directeur général de la SSPA US Biskra, M. Farès Benaïssa, n'a pas trouvé mieux que de porter des accusations gratuites et infondées contre le bureau fédéral de la Fédération algérienne de football (FAF) au sujet du choix du deuxième représentant algérien en Coupe de la CAF, qui n'est toujours pas désigné. Cette question est d'ailleurs inscrite à l'ordre du jour du prochain bureau fédéral de la FAF, qui se tiendra le dimanche 4 octobre 2020 (demain, ndlr) lors de sa session mensuelle statutaire, d'où l'étonnement des membres du BF lorsque le premier responsable de l'USB évoque une décision déjà prise, parle de soi-disant pressions et implique même le ministère de la Jeunesse et des Sports. Par conséquent, ce responsable devra répondre de toutes ses déclarations devant les commissions juridictionnelles et apporter surtout les preuves de ces graves accusations, alors que le bureau fédéral ne s'est toujours pas prononcé au sujet de cette question", lit-on dans le communiqué de la fédération. Et d'ajouter : "Le bureau fédéral demeurera inflexible et imperturbable devant toute sorte de pressions d'où qu'elles viennent et invite les dirigeants de clubs à davantage de mesure dans leurs déclarations. Enfin, la FAF s'est inscrite depuis longtemps dans cette Algérie nouvelle et ne fait aucune distinction entre tous les clubs algériens, quelles que soient leur situation géographique ou leur position dans la hiérarchie du football national. Preuve en est le nouveau système de compétition qui donne plus de chances aux clubs du grand Sud, longtemps marginalisés."
Cependant, il est vrai que des informations relayées par beaucoup de titres de la presse nationale ont fait écho d'une proposition faite par la FAF aux deux équipes de l'USB et du CABBA pour prendre part à la Coupe de la CAF à condition de donner des garanties pour les frais de participation. Il était même question d'un tirage au sort entre les équipes qui étaient encore en lice pour la Coupe d'Algérie, à savoir le CABBA, l'ABS, l'USMBA, le WAB, le PAC, l'ASMO et l'USB, pour désigner le second représentant de l'Algérie à la Coupe de la CAF en compagnie de l'ESS. La FAF avait même organisé une réunion avec ces équipes pour trouver une solution qui arrangerait tout le monde.
Cependant, la FAF a dû se raviser lorsque la JSK a sorti la réglementation de la CAF qui indique clairement dans son article 8, section engagements, que "pour les pays ayant le droit d'engager deux clubs, au cas où le vainqueur de la coupe et le finaliste ne pourraient pas s'engager dans la Coupe de la confédération, la commission des compétitions interclubs se réserve le droit d'accepter un autre club. Dans ce cas, le classement de la Ligue nationale aura la priorité sur la coupe nationale".
Clair, net et précis. C'est le classement final de la Ligue 1, récemment établi par la LFP, qui doit être pris comme référence. Sachant que les deux premiers au classement, à savoir le CRB et le MCA, sont engagés en Ligue des champions et que le troisième, l'ESS, doit disputer la Coupe de la CAF, conformément aux dernières décisions du bureau fédéral de la FAF à ce sujet, il appartient donc au quatrième au classement, à savoir la JSK, de jouer la Coupe de la CAF.
En tout cas, cela confirme que la FAF avait tenté de barrer la route à la JSK, suite aux nombreuses attaques du président Cherif Mellal contre la gestion de Kheirredine Zetchi, même au détriment de la réglementation nationale et continentale, avant de se raviser devant les avertissements du MJS quant au respect des règlements en vigueur.
SAMIR LAMARI