L'armée ivoirienne a commis des "violations graves" des droits de l'Homme aux dépens de partisans avérés ou supposés de l'ex-président Laurent Gbagbo en réaction à une vague d'attaques en 2012, affirme Amnesty International dans un rapport publié mardi.
Dans ce rapport intitulé "Côte d'Ivoire: la loi des vainqueurs", issu d'une enquête d'un mois en septembre et octobre 2012, l'ONG de défense des droits de l'Homme accuse les Forces républicaines (FRCI), l'armée mise en place par le président Alassane Ouattara après la crise postélectorale de 2010-2011, d'avoir mené une "politique de répression" au nom de la "sécurité".
"Sur des bases souvent ethniques et politiques", "des dizaines de personnes" ont été victimes d'"arrestations arbitraires" et de "tortures" commises par l'armée et la "milice" composée des chasseurs traditionnels "dozo", rapporte Amnesty. Deux personnes au moins sont mortes des suites d'actes de "torture", selon l'organisation.
Amnesty et d'autres ONG internationales avaient déjà accusé les FRCI de graves violations des droits de l'Homme dans leur réponse à la vague d'attaques, souvent meurtrières, menées au second semestre 2012 par des groupes armés contre les forces de sécurité et des sites sensibles. Le gouvernement a imputé ces attaques à des fidèles de l'ancien régime, ce que le camp Gbagbo a récusé.
La Côte d'Ivoire tente de tourner la page de la crise de décembre 2010-avril 2011 qui a fait quelque 3.000 morts après le refus de Laurent Gbagbo de reconnaître sa défaite à la présidentielle. L'ex-chef de l'Etat est soupçonné de crimes contre l'humanité par la Cour pénale internationale (CPI) et détenu à La Haye depuis fin 2011. Nombre de ses partisans sont détenus en Côte d'Ivoire.
Des soutiens du président Ouattara sont soupçonnés d'avoir commis aussi de graves crimes durant la crise de 2010-2011 mais aucun d'eux n'a été inquiété par la justice ivoirienne, pas plus que les militaires accusés d'avoir commis des exactions après les attaques armées de 2012.
"La Côte d'Ivoire doit briser le cycle des abus et de l'impunité", a estimé Gaëtan Mootoo, chercheur à Amnesty, dénonçant "l'échec des autorités ivoiriennes à instaurer un Etat de droit" malgré les promesses.
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Posté Le : 26/02/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Le Temps d'Algérie
Source : www.letempsdz.com