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Grave crise politique au Brésil



Grave crise politique au Brésil
Le géant d'Amérique du Sud tremble sur ses pieds. Tous les ingrédients sont réunis, depuis la fin de la semaine, pour que le pays plonge dans le chaos politique. La justice avait poursuivi l'ex-président Lula dans une enquête sur le scandale Petrobras, dans laquelle il est visé pour « corruption » et « blanchiment d'argent ».Un tribunal de Brasilia a annulé surtout, jeudi soir, la suspension de l'entrée au gouvernement de Lula. Dans un geste qui s'apparente à un sauvetage, la présidente de gauche Dilma Rousseff a procédé à sa nomination au poste de chef de cabinet. La décision s'apparente à une volonté manifeste de le soustraire à la vindicte des juges. L'entrée en fonction de Lula « peut impliquer une intervention indue et condamnable de M. Luiz Inacio Lula da Silva dans l'exercice par la police, le ministère public et le pouvoir judiciaire de leurs activités. Elle implique une intervention directe » de Dilma Rousseff dans le fonctionnement du pouvoir judiciaire, a estimé le juge. Les députés ont surtout lancé aussitôt la procédure de destitution de Dilma Rousseff, sur fond de manifestations de rue où s'affrontent partisans et adversaires de la présidente. En soirée jeudi, des milliers de personnes ont continué de manifester contre Mme Rousseff à Sao Paulo et Brasilia, où elles s'étaient massées devant la présidence et le Congrès, poussant la police à intervenir à coups de gaz lacrymogène. Hier, la gauche devait mobiliser ses forces, cinq jours après les manifestations anti-Rousseff de dimanche ayant rassemblé trois millions de Brésiliens : le Parti des travailleurs (PT, au pouvoir), la Centrale unique des travailleurs (CUT) et d'autres mouvements ont convoqué des manifestations dans plus de 30 villes.« Les cris des putschistes ne vont pas me faire dévier de mon cap », avait lancé jeudi matin Dilma Rousseff, pendant la cérémonie de prise de fonction de son prédécesseur et mentor, Lula da Silva. Ce dernier a vu sa nomination suspendue par un juge de Brasilia, qui l'estimait susceptible de constituer un délit d'entrave à la justice de la part de la présidente. La diffusion mercredi soir de l'écoute judiciaire d'une conversation entre la présidente et Lula avait fait l'effet d'une bombe, renforçant les soupçons et déclenchant des manifestations d'indignation dans les rues. Dans l'enregistrement, Dilma Rousseff expliquait qu'elle allait lui faire rapidement parvenir son décret de nomination pour qu'il s'en serve « seulement en cas de nécessité », ce que beaucoup ont interprété comme une allusion à une arrestation. Dilma Rousseff s'est insurgée contre les méthodes du juge fédéral Sergio Moro, chargé de l'enquête et prolonge par son attitude le bras de fer qui menace l'équilibre institutionnel du pays.




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