A Granine, petite localité relevant de la commune de Bethioua, les
retraités en particulier et tous les usagers des chèques postaux se sentent
bien orphelins, depuis le départ en retraite, voilà plus de six mois, du seul
receveur qui exerçait dans le petit bureau postal du village. Et pour toucher
leurs pensions, les retraités sont obligés de rallier Bethioua avec tous les
aléas du transport et l'état de santé qui ne permet plus le déplacement et les
longues files d'attente. Actuellement, il n y a que des jeunes, recrutés dans
le cadre du filet social, qui exercent dans ladite poste, ne s'occupant que de
certaines tâches de travail. Cette frange de la population appelle à ce qu'un
receveur y soit affecté. Autre préoccupation vécue par la population de Aaraba,
autre petite localité avoisinante, est celui relatif au centre de santé qui
manque de tout. Il n y a pas de sage-femme, le médecin ne vient que
périodiquement et le centre manque de chauffage, d'eau et d'ambulance.
Difficile dans ces conditions, affirment les citoyens, de procéder à la
vaccination des bébés, par exemple, et la seule solution c'est de rallier
Bethioua en prenant commande au prix fort un chauffeur clandestin. Là aussi, le
plus vieux infirmier qui y a exercé pendant 40 années est parti en retraite. De
plus, il lui est demandé de quitter le logement de fonction, chose que les
habitants solidaires ne veulent pas entendre, du fait de la longue proximité
avec celui qui les a assistés pendant quatre longues décennies. Autre
préoccupation : jusqu'à 48 élèves par classe au niveau de la seule école de
Granine. Les salles de classes au nombre de six ne manquent pas, mais c'est
l'encadrement pédagogique qui fait surtout défaut, précisent les citoyens
soucieux de la situation. Du fait de l'éloignement de cette localité, les enseignants
hésitent à y venir ou ceux qui viennent démissionnent au bout de quelque temps,
affirme une enseignante, qui précise ne pas faire son travail correctement dans
des classes surchargées.
Les ruelles de Aaraba sont mal
bitumées, en dépit de certains efforts consentis pour rendre meilleur la vie
des citoyens dans une localité qui, comme tant d'autres, souffrent de ce qu'il
faudrait désormais appeler le «désert administratif». D'aucuns pensent qu'il ne
suffit plus de construire un centre de loisirs, un stade ou une bibliothèque
pour donner vie à une agglomération, mais il faudrait surtout le faire
accompagner par l'affectation d'animateurs et d'encadreurs, tiennent à
souligner tous les citoyens questionnés à ce propos. Dans ces localités, le
receveur, l'infirmier, l'enseignant...est plus qu'un fonctionnaire. Il est
surtout, de par sa proximité avec la population, un confident ; c'est un
assistant qui peut aider efficacement les citoyens dans toutes sortes de
démarches administratives. L'infirmier, par exemple, fait tout, il est en cas
d'urgence : sage-femme, médecin, psychologue, ambulancier même et le receveur
avec le contrat de confiance moral qui le lie aux nombreux usagers est le
trésorier par excellence de ces vieux et vieilles dames qui sollicitent son
aide pour avoir un chéquier, opérer un virement, solliciter une prestation et
bien d'autres petites opérations du genre.
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Posté Le : 24/01/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : L T
Source : www.lequotidien-oran.com