Grandeur d'âme

L'admiration est parfois suscitée quand la grandeur d'âme de nombreux Algériens se manifeste. Un propriétaire d'une supérette a donné libre cours à sa générosité en affichant une pancarte indiquant aux nécessiteux dans le grand besoin de se servir des étalages gratuitement. A quelques encablures du magasin, un jeune homme, bénéficiant d'un héritage, a pris sur lui de reconfigurer à grands frais financiers l'immeuble où il habite sans associer, d'aucune façon, ses voisins. Il a totalement refait de marbre les escaliers et l'entrée de l'habitation en splendide granite pour transformer le gîte collectif en résidence dorée et garnie de vases fleuris. Alors qu'il en avait les moyens, il n'a pas été tenté par l'achat d'un appartement de haut standing préférant à sa manière s'engager dans un partage avec ses colocataires.Par les temps qui courent, les deux initiatives généreuses ont de quoi époustoufler. Plus loin dans la discrétion totale, un petit collectif de citoyens s'est engagé à prendre totalement en charge une orpheline démunie victime d'un cancer soumise à l'ablation d'un sein dans une clinique privée. Ils ne la connaissaient ni d'Eve ni d'Adam. L'un d'eux est allé jusqu'à parfaire sa charité et sa noblesse d'âme en lui dénichant un sein palliatif artificiel pour lui permettre de sauver son statut de femme.
Tous, chacun à son niveau, n'ont pas monnayé leurs élans bienfaiteurs pour une place au paradis, mais il est probable qu'un grand espace leur y est garanti. De tels exemples d'exemplarité valorisent le sens du partage et de la solidarité désintéressée. A bien s'y adosser, la société algérienne a là, sans conteste, sa principale matière première pour la prospérité. Pour peu qu'elle en fasse sa principale ressource, elle n'aura besoin ni de pétrole ni de gaz pour son essor et son bonheur.
Elle est autrement plus utile et plus profitable que sa réputation d'être farouchement propice aux mauvais et prestes emportements. Elle est le premier signe de la grandeur et la pureté de l'âme.