Algérie

Grandes affaires de mineurs !



Les autorités judiciaires et sécuritaires n'ont pas tiré les leçons de l'exploitation médiatique outrancière des affaires impliquant des accusés en âge mineur dans des délits liés aux attroupements non autorisés, une exploitation non pas pour défendre les droits des enfants mais pour titiller les émotions de l'opinion, et mieux véhiculer des relents politiciens à travers des images choquantes, visant principalement à discréditer le pouvoir en place. Sans chercher aucunement à dédouaner une partie ou une autre, parce que c'est l'action qui provoque la réaction, en chaîne parfois, rappelons ces images d'enfants arrêtés et mis dans les véhicules de police qui ont fait le buzz sur les réseaux sociaux, l'histoire de cet adolescent âgé de 15 ans qui a été outrageusement exploitée au mois d'avril dernier, n'ont pas alerté les autorités à propos de ces sujets sensibles. En témoigne cette nouvelle affaire impliquant une fille mineure, qui fait l'objet de poursuites judiciaires pénales pour participation à un regroupement non autorisé dans la ville d'Annaba, en compagnie de ses parents en septembre 2020, selon les comptes rendus des médias et les nombreux posts sur les réseaux sociaux. Sans aucun respect de la loi qui interdit de divulguer l'identité des accusés en âge mineur, la photo de l'adolescente a fait le tour de la planète grâce aux nouvelles technologies de l'information. On l'a interviewée comme une star, alors que par respect au droit des enfants, on devait s'interdire de la mettre sous les feux de la rampe et menacer son équilibre psychologique. Après plusieurs jours d'exhibition de l'histoire de cette adolescente, le parquet du tribunal d'Annaba a publié, dimanche 26 décembre, un communiqué dans lequel il explique enfin, à l'opinion publique, que des informations relayées sur les réseaux sociaux à propos des poursuites à l'encontre d'une mineure (15 ans) pour participation à un regroupement non autorisé dans la ville d'Annaba en compagnie de ses parents en septembre 2020 émanent «d'une erreur de procédure survenue lors de sa convocation pour se présenter devant le tribunal correctionnel en tant qu'accusée au lieu de témoin». Que peut comprendre un enfant à la politique ' Et l'adolescente se trouvait en compagnie de ses parents. Tout jeune en âge mineur reste un justiciable, mais la gestion du cas reste très spécifique, le législateur lui ayant dédié la particularité des services de sécurité et de magistrats spécialisés. Personne n'a trouvé à redire, ni pouvoirs publics ni associations de défense des droits de l'enfant, sur la divulgation de l'identité et les photos de ces adolescents impliqués dans les attroupements non autorisés. L'aveu d'une erreur n'est qu'à moitié corrigée tant qu'on ne s'est pas totalement prémuni contre d'autres erreurs similaires.


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