Algérie

Grande figure de la révolution



Grande figure de la révolution
Un vibrant hommage a été rendu, hier, au musée régional de Tizi Ouzou, au moudjahid Slimane Amirat. L'assistance qui a eu à prendre part à la journée commémorative organisée en hommage à ce héros humble de la guerre de Libération et militant infatigable de la période post-indépendance de l'Algérie, notamment sous la dictature de Boumediene, a eu droit à des témoignages des plus poignants de ceux qui ont eu à côtoyer Slimane Amirat. "Son rêve était pour lui de vivre dans une Algérie libérée du joug colonial, mais à l'Indépendance, il a compris que tout n'était pas fini et que cette fois c'était contre ses ex-frères de combat qui ont voulu imposer un autre joug, celui de la pensée unique, qu'il devait mener son combat. C'était celui de la démocratie et de la liberté qu'il avait mené dans la clandestinité jusqu'en 1989, date de la naissance du pluralisme politique en Algérie", dira la veuve Amirat qui rappelle que ce combat n'a pas été une sinécure puisque les foudres du régime n'ont pas tardé à s'abattre sur lui avec notamment sa condamnation à mort avant qu'il ne soit libéré après 7 ans de détention arbitraire. Lors de sa communication, l'ancien moudjahid, Djilali Leghima, qui a eu à côtoyer longuement Slimane Amirat, a souligné d'emblée l'ironie de l'histoire qui a fait que ce valeureux nationaliste, connu pour sa célèbre citation : "Si j'avais à choisir entre la démocratie et l'Algérie, je choisirais l'Algérie" a passé plus d'années de prison dans son pays libéré que sous l'occupant français. 11 ans sous le régime de Boumediene contre 4 avant l'Indépendance. Le conférencier se rappelle que Slimane Amirat était à la tête des groupes de choc des 18e et 19e arrondissements de Paris où il menait non seulement avec succès les attentats contre des cibles françaises, mais aussi où il était à l'origine du succès de la grève des 8 jours, cette épreuve déterminante dans l'internationalisation de la cause algérienne. Amirat a été arrêté en 1961 et détenu avec ses compagnons à la Conciergerie dans la même salle où Marie-Antoinette avait été emprisonnée durant la Révolution française. A l'Indépendance, poursuit l'orateur, Amirat a été nommé commissaire à El-Biar, à Alger. Son nom découvert dans les documents d'Aït Ahmed lors de son arrestation suite à la résistance du FFS en 1963, il est arrêté par la sécurité militaire dans son commissariat. À sa libération, a-t-il ajouté, il fonde un cabinet d'assurance dans les bureaux d'où il lance, avec Krim Belkacem, la création de son parti MDRA en 1968. Accusé par Boumediene de vouloir commettre des attentats contre son régime, Amirat est arrêté et condamné à mort alors que Krim est assassiné dans une chambre d'hôtel en Allemagne, deux ans plus tard. Slimane Amirat n'a été libéré que 7 ans plus tard sous la pression d'une mobilisation initiée par son épouse Zoubida. Selon le conférencier, à la sortie de prison d'Amirat, en juin 1975, Boumediene qui a reconnu la valeur politique de son adversaire, veut le rencontrer. Mais, lui, restait attaché à la relance de son parti, le MDRA, qu'il ne créa officiellement qu'à l'ouverture démocratique.S. L.NomAdresse email




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