Algérie

Grande distribution : Les grandes marquent peinent à combler le vide



Grande distribution : Les grandes marquent peinent à combler le vide
Photo : Makine F. Malgré les premières enseignes dans le secteur des grandes surfaces, « l'Algérie est à la traîne par rapport aux pays du Maghreb ». C'est ce que vient de rappeler le cabinet américain AT Kearney, dans son dernier rapport de 2010. Ainsi, notre pays est aujourd'hui à  la 2e place, selon ce cabinet, «Â perdant ainsi 10 points par rapport à  il y  a une année ».Après la fermeture des grandes surfaces de distribution publiques durant les années 90, il y eut la période de floraison des petits commerces avec les superettes  mais « l'Algérie a aussi besoin, à  l'instar de beaucoup de pays, plutôt de grandes surfaces », avaient déclaré  certains opérateurs étrangers représentant de grandes marques européennes présentes en Egypte, au Maroc, en Tunisie, en Espagne.La première enseigne à  s'intéresser au marché algérien  fut Carrefour qui lança, en 2006, avec la filiale algérienne Ardis, son premier supermarché à  Alger mais ce partenariat ne dura que trois années et la marque a dû quitter le pays, ce qui dénote un  premier échec des enseignes étrangères qui invoquent des contraintes  tels «Â l'absence de centrales d'achat, le manque d'installations de stockage, le problème de la disponibilité du foncier, le marché noir …»Pourtant, Carrefour avait l'ambition de lancer 18 grandes surfaces d'ici 2012 et promettait des emplois  et de réserver « 70 % de ses espaces aux produits locaux ». Un taux supérieur aux normes. Autres investisseurs à  s'intéresser à  ce créneau de la grande distribution, l'Algérien Blany via sa marque Promy, Cevital avec Uno, Arcofina avec Ardis. Le premier projet n'a pas connu meilleur sort. Quant à  Cevital, il  compte deux unités opérationnelles : l'une à  Alger(Garidi), l'autre à  Rouïba sans compter son association avec les Suisses dans celui, récent, de Bab Ezzouar. Numidis de Cevital avait lui aussi parlé d'une quinzaine de projets dans les grandes villes du pays.Bien que le contexte est aujourd'hui nouveau, au plan de la réglementation, cela n'a nullement découragé  cette fois-ci les Suisses qui reviennent à  la charge. Une grande surface a été ouverte récemment dans la périphérie d'Alger en août 2010. Ce  qui signifie, contrairement à  bon nombre de spéculations, que les nouvelles dispositions sur le commerce extérieur, l'obligation de réserver  30 % des espaces à  la production nationale, l'association avec un partenaire local dans le projet n'ont guère constitué un frein.Selon un chef d'entreprise du secteur commercial, ce qui inquiète les responsables des grandes surfaces, ce ne sont  pas  ces  considérations mais d'autres, comme « la bureaucratie, la concurrence déloyale du marché informel s'ils venaient à  persister ».Quant aux autres,  au contraire, le partenaire local permet au responsable étranger de la grande marque de «Â mieux connaître les réseaux, l'approche de la consommation des produits ». Les Algériens, on l'a vu, «Â ont des habitudes de consommation à  l'étranger ici du temps des grandes chaînes étatiques qui s'accommodent aisément de la politique des grandes enseignes que ce soit pour  les prix ou le standing », ajoute-t-il. Quant aux petits commerces, ceux-ci ne risquent certainement pas de disparaître ou d'être mis en faillite, car les commerces dits de quartier auront leur clientèle  comme le montre l'étude américaine sus-citée. Ils représentent 80 à  90 % pour le Maroc et la Tunisie.L'Algérie n'a pas manqué de montrer son ambition pour la relance de la grande distribution considérée comme le moteur de la croissance. La réglementation la plus récente date de 2009. Le ministère du Commerce a, en effet, publié le 20 mai une nouvelle réglementation fixant les conditions et les modalités d'implantation et d'aménagement des espaces commerciaux. Ce décret fixe les modalités et la réglementation inhérentes à  l'implantation des grandes surfaces, qui devront « mettre fin aux dérèglements et à  l'anarchie régnant dans les marchés».Les projets d'investissement en question doivent avoir l'approbation de la commission chargée de l'aménagement et l'implantation des espaces commerciaux  présidée par le wali territorialement compétent.


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