Algérie

Grande désaffection des électeurs



Une participation plus que mitigée a été enregistrée, à l'issue du scrutin pour la révision constitutionnelle, d'hier, sur l'ensemble du territoire de la wilaya de Tizi Ouzou où des urnes ont été saccagées dans certains bureaux de vote.Dans leur écrasante majorité, les citoyens ont massivement boudé les urnes, malgré une atmosphère plutôt calme et sereine constatée au début du scrutin, autour et à l'intérieur des centres de vote que les autorités ont décidé d'ouvrir, mais sous un déploiement important des forces de sécurité.
Notamment aux alentours de l'un des centres de vote ouverts à Tizi Ouzou-ville, comme ce fut le cas de celui installé au niveau du CFPA Kerrad-Rachid où le wali Mohamed Djemaâ s'est rendu dans la matinée pour voter. Au total, ce sont seulement 42 centres de vote ouverts, sur les 697 prévus à travers l'ensemble de la wilaya.
Intervenant devant les journalistes, Youcef Gabi, le responsable local de l'Autorité nationale indépendante des élections (Anie) reconnaît que, sur 67 communes que compte la wilaya de Tizi Ouzou, seulement quatre ont connu, dans la matinée, un démarrage de l'opération électorale. Il s'agit des communes de Tizi Ouzou, Draâ-el-Mizan, Ath Zmenzer et Agouni Gueghrane avec, respectivement, 28, 5, 6, et 3 centres de vote ouverts pour accueillir les électeurs. Ces derniers n'étaient, du reste, pas nombreux à se bousculer devant les urnes puisqu'ils n'étaient que 209 votants, pour un taux infime de 0,03%, selon le premier décompte fourni, à 11 heures, par l'autorité compétente.
Au décompte de 14 heures, le taux de participation annoncé par l'autorité officielle a légèrement doublé pour atteindre le taux de 0,06%, pour un nombre de 389 électeurs. «Au niveau des 63 communes restantes, les autorités ont pris la décision de ne pas engager l'opération électorale pour éviter les affrontements avec la population», expliquera Youcef Gabi qui reviendra, plus tard, lors de sa deuxième intervention matinale devant la presse, pour dire que «le dispositif électoral a fini par être arrêté, vers 11 heures, au niveau des trois communes précitées, à savoir Draâ-el-Mizan, Agouni Gueghrane et Ath Zmenzer, tout en précisant que le scrutin se poursuit au niveau des centres de la commune chef-lieu de wilaya où, reconnaît-il, six ont été également fermés pour porter le nombre de lieux de vote à 26.»
Des centres où les électeurs ont brillé par leur absence et autour desquels aucun incident notable n'a été constaté, lors de notre passage, dans la matinée. Une atmosphère aux antipodes de celle enregistrée à Draâ-el-Mizan ; Agouni Gueghrane et Ath Zmenzer où le vote a débuté dans la matinée, mais sera interrompu quelques heures après, pour des raisons de sécurité. «Pour éviter les affrontements avec les citoyens, la décision a été prise de rapatrier les urnes et de procéder juste après au dépouillement et au décompte des voix.
Vers 13 heures, les magistrats chargés d'encadrer le vote, interviendront pour se prononcer sur la validité du scrutin», précisera le responsable local de l'Autorité nationale indépendante des élections.
Visiblement, et les propos de ce dernier le confirment, les autorités se sont voulues conciliantes : elles ont privilégié l'apaisement à l'affrontement avec les citoyens ayant majoritairement manifesté leur hostilité, depuis son annonce, à l'encontre du scrutin référendaire qu'ils ont majoritairement ignoré, hier.
La veille, l'atmosphère exécrable et agitée constatée, notamment à Tizi Ouzou et Draâ-Ben-Khedda où des heurts ont opposé, les forces de l'ordre à des groupes de manifestants laissait présager le pire quant à la tenue du vote du lendemain qui paraissait improbable et incertain. Le pire finira par advenir puisque 18 urnes ont été saccagées par des citoyens qui se sont introduits dans les centres de vote situés à Tizi Ouzou (5), Draâ-el-Mizan(18) et Agouni Gueghrane (1). Dans certaines localités comme à Mizrana, au nord de la wilaya et Aït Ouelhadj, un village de la commune Aït Bouaddou, dans la daïra des Ouadhias, des citoyens ont procédé au blocage symbolique des centres de vote, pour exprimer leur rejet du référendum.
Dans d'autres localités de Haute Kabylie, des informations largement relayées sur le réseau social Facebook mais qu'on n'a pas pu vérifier ont fait part de barrages dressés par des jeunes à l'entrée des villages pour empêcher l'acheminement des urnes et du matériel électoral.
S. A. M.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)