Algérie

Grande chaleur et journée interminable Début difficile du mois de Ramadhan



Le Ramadhan est accueilli avec moins d'enthousiasme. C'est qu'il arrive au moment où les ménages pensent à être partout ailleurs que chez eux. Sauf peut-être pour faire une sieste. Une longue sieste des premières heures de la journée jusqu'à l'approche de la rupture du jeûne. C'est d'ailleurs le mois que beaucoup choisissent pour prendre leurs vacances. «Travailler pendant le Ramadhan' Jamais. Moi, je ne peux me passer ni du café ni de la cigarette'Je me vois mal travailler pendant le Ramadhan.» «Ce sera trop dur pour moi et les clients pour la simple raison que je fais partie de ces personnes dont on dit qu'elles sont à caractère difficile», confie un homme, la quarantaine, vendeur grossiste à Kouba. C'est un mois très difficile. De grandes chaleurs et une grosse fatigue après toute une année de travail et de stress au quotidien. Les journées aussi sont longues. La journée d'hier était plutôt calme pour ne pas dire morose et maussade. Les rues vidées des automobilistes et des passants. Beaucoup de magasins ont baissé rideau. Les jeûneurs traînent le pas. «Je dois reconnaître que je vis mal cette première journée. C'est surtout à cause de la chaleur. D'ici trois à quatre jours, on va s'y habiter. C'est une question d'habitude», dit un autre homme, lui aussi vendeur mais à Belouizdad.La fatigue se lit sur les visages et elle cache mal une certaine frustration de ne pas pouvoir reprendre ses forces facilement et vaquer pleinement à ses occupations. «Ce sera la paralysie totale pendant le mois», affirme un habitant de la même localité, sur un ton ironique. Même pour faire les achats nécessaires à la préparation de la table du f'tour, «franchement, j'ai la flemme. Je me sens trop fatigué pour aller au marché ou chez l'épicier». Voilà qui explique les courses de dernière minute chez les boulangers, les bouchers et autres. Plus qu'une course, c'est la ruée. Les bousculades et les confrontations qui virent parfois au drame. C'est une image qui revient en permanence durant le Ramadhan, un mois sacré sensé être de piété et de pardon. L'avantage, le seul pour les citoyens mais un grand inconvénient pour les entreprises et les administrations publiques, est la baisse d'activité. En termes plus justes de productivité, plus que d'habitude. Aux bureaux de Sonelgaz, la Cnep, Algérie Poste, les services d'état civil'et autres, il n'y pas eu foule. «C'est incroyable comme c'était fluide. En moins d'une heure, j'ai pu régler toutes mes affaires. J'ai retiré mon argent à la poste, payé ma facture d'électricité et versé une petite somme à la Cnep. J'avais des papiers à faire à la mairie mais j'ai oublié le carnet de famille. Dommage!», raconte une jeune mère. Il n'empêche que les cas d'absentéisme sont assez nombreux en ce premier jour de Ramadhan. Des chaises restées vides à longueur de journée. Des fonctionnaires couvrent d'autres. «Ils vont bientôt arriver. Ça doit être un problème de transport. De toute façon, ce n'est pas grave, c'est le premier jour du Ramadhan et généralement, ça se passe toujours comme ça. C'est tout un changement», affirme une dame, fonctionnaire dans une mairie à l'ouest d'Alger. Ce n'est que le début et la permissivité à tous les niveaux n'est pas pour arranger les choses.
K. M.


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