Grande-Bretagne: Deuxième estimation de la croissance du T3 inchangée à 1,0%

La croissance du Royaume-Uni s'est inscrite à 1,0% au troisième trimestre, période au cours de laquelle le pays est sorti de la récession, a confirmé, hier, l'Office des statistiques nationales (ONS) dans sa deuxième estimation. Malgré de "petites révisions de la production et des services", l'ONS a confirmé ce taux de croissance qui est le plus important enregistré depuis cinq ans. Le consensus des économistes tablait sur un chiffre inchangé mais certains analystes attendaient tout de même une légère révision à 0,9%. Le Royaume-Uni est sorti de la récession cet été après trois trimestres consécutifs de contraction du Produit intérieur brut (PIB) mais la situation de l'économie reste fragile. "Le tableau reste globalement inchangé, les indicateurs de production suggérant que la faible croissance avait été soutenue par des facteurs spéciaux comme les Jeux Olympiques et paralympiques", note l'ONS. Selon l'office, la croissance "solide" enregistrée cet été a en effet été tirée par l'effet "positif et significatif" des JO de Londres sur les dépenses des ménages. Soulignant la fragilité de la reprise, la Banque d'Angleterre (BoE) avait d'ailleurs estimé mi-novembre que l'économie du pays pourrait finir l'année sur une nouvelle contraction, et s'avançait vers deux années encore ternes. "La nouvelle inquiétante est que l'économie est actuellement clairement en train de lutter pour éviter une nouvelle contraction au quatrième trimestre alors que les consommateurs sont sous pression en raison du retour de l'inflation et du contrecoup après le renforcement de la croissance au troisième trimestre dû aux Jeux", a commenté Howard Archer d'IHS Global Insight.
Le Canadien Mark Carney prochain gouverneur de la Banque d'Angleterre
Le gouvernement britannique a créé la surprise en annonçant, avant-hier soir, avoir choisi Mark Carney, actuel gouverneur de la banque centrale canadienne, pour devenir l'an prochain le gouverneur d'une Banque d'Angleterre (BoE) aux pouvoirs élargis. Il est tout simplement le meilleur, la personne la plus expérimentée et qualifiée pour devenir le prochain gouverneur de la BoE et aider les familles et les entreprises britanniques à naviguer à travers cette période difficile économiquement, a déclaré devant le Parlement le ministre des Finances George Osborne. M. Carney, 47 ans, va ainsi remplacer le gouverneur actuel Mervyn King à partir de l'an prochain, pour cinq ans. Son nom avait été cité comme candidat potentiel mais sa nomination apparaît malgré tout comme une surprise dans la mesure où Paul Tucker, gouverneur adjoint de la BoE, faisait figure de grand favori pour ce poste stratégique.
Le Canadien a un profil unique parmi les candidats potentiel parce qu'il combine une longue expérience de banquier central, une immense crédibilité internationale en économie, une expertise solide dans la régulation financière et une expérience de première main des institutions financières privées, a souligné M. Osborne. M. Carney avait été nommé gouverneur de la Banque du Canada début 2008 et occupe aussi le poste de président du Conseil de stabilité financière (CSF), une organisation émanant du G20, composée de banques centrales, ministères et régulateurs, et chargé de développer et mettre en place des règles pour assurer la stabilité du système bancaire international. Il a aussi travaillé dans les grandes capitales financières pour la banque d'affaires américaine Goldman Sachs (comme le président de la Banque centrale européenne (BCE) Mario Draghi) avant de rejoindre la fonction publique canadienne. M. Carney va demander la nationalité britannique pour remplir sa nouvelle fonction mais possède déjà une bonne connaissance de la Grande-Bretagne. Il a notamment étudié à Oxford et vient d'un pays du Commonwealth. Mark Carney n'est pas britannique mais il est un sujet de la reine, sa femme est britannique et ses quatre enfants ont la double nationalité; il a vécu, travaillé et étudié en Grande-Bretagne pendant une décennie, a souligné George Osborne.