Algérie

GRANDE-BRETAGNE


Depuis deux mois, les missions de contrôle se sont multipliées. Les patrons employant des sans-papiers sont passibles d’une amende de 10 000 livres pour chaque individu. Le nombre des interpellations en mars et en avril représente le double des délits similaires enregistrés depuis une décennie. Si les candidats algériens à l’émigration clandestine ont une prédilection pour le Royaume-Uni, ce n’est certainement pas pour la douceur du climat local mais parce qu’ils peuvent y travailler au noir, sans risque d’être refoulés par les employeurs ou de se faire arrêter par les policiers pour un contrôle d’identité. La complaisance des autorités britanniques à l’égard de l’emploi de travailleurs étrangers en situation irrégulière est un fait connu de tous, y compris de l’Union européenne qui a sévèrement critiqué Londres pour son attitude.
Bruxelles considère, en effet, que cette indulgence favorise l’exploitation des immigrés clandestins qui, eu égard à leur précarité, sont dans l’impossibilité de réclamer le moindre de leurs droits sociaux. En février dernier, le gouvernement de Gordon Brown a entrepris de corriger le tir en émettant une loi inédite, qui vise à endiguer le recours aux travailleurs illégaux.
Rien ne dit si cette initiative est le fruit de la pression de l’Europe communautaire. Une chose est sûre, la promulgation du texte en question coïncide avec la mise en place d’un arsenal législatif colossal visant à mettre un frein à l’immigration clandestine. Depuis deux mois, tout patron ayant dans ses actifs des sans-papiers est passible de poursuites judiciaires. La sanction est une amende d’un montant de 10 000 livres pour chaque employé. Les résultats des opérations de contrôle rendus publics cette semaine sont éloquents.
À ce jour, 137 commerçants et responsables d’entreprises ont été appréhendés. Le nombre des arrestations représente dix fois l’ensemble des délits du même genre enregistrés en 2007 et le double depuis une dizaine d’années. En optant pour des amendes onéreuses, le gouvernement veut dissuader les opérateurs économiques d’employer des sans-papiers. La réussite de cette méthode n’est, toutefois, pas totalement garantie.
Dans la capitale britannique, le nombre d’ateliers clandestins de confection textile, de maroquinerie, de contrefaçon de matériel électronique et autres est inestimable. Il arrive que les patrons aussi soient en situation irrégulière. À travers des rafles, la police et les services de l’immigration parviennent quelquefois à fermer les petites usines dissimulées dans les sous-sols d’immeubles ou dans des garages.
Mais très vite, les réseaux se reconstituent. Les ressortissants d’origine asiatique, dont les Chinois, sont experts en la matière. Parmi les ateliers clandestins disséminées à Londres, certains sont spécialisés dans la falsification de papiers d’identité.  Beaucoup d’immigrés illégaux obtiennent des emplois en présentant des faux documents à leurs futurs employeurs.
Lors de la dernière rafle de la police métropolitaine, en mars dernier, dans certaines localités du nord de Londres, dont le quartier algérien de Finsbury Park, un atelier de fabrication de passeports et de permis de conduire britanniques, a été découvert. Il était tenu par des compatriotes. Le prix d’un faux passeport peut dépasser 1 000 livres. Compte tenu de leur bas niveau en anglais, les sans-papiers algériens sont employés très souvent dans la restauration rapide comme plongeurs ou cuisiniers.
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