Publié le 30.06.2024 dans le Quotidien l’Expression
Lancé en 2015, le Grand Prix Assia Djebar du roman est devenu une véritable référence littéraire dans notre pays. La majorité des écrivains y postulent à travers leurs éditeurs. Tous rêvent d'en devenir lauréats. Mais souvent les compétitions sont très serrées.
Toutefois, les membres des jurys finissent toujours par trancher en faveur du romancier, qui d'après eux, mérite d'en devenir le récipiendaire.
Certes parfois, le verdict peut s'avérer injuste, mais il n'en demeure pas moins que l'existence d'un prix portant le nom d'une sommité comme Assia Djebar a véritablement secoué le cocotier de la vie littéraire algérienne.
En effet, l'institution d'un tel prix a permis à la vie littéraire d'avoir un repère sérieux et régulier.
Certes, comme tous les prix qui existent dans le monde entier, y compris le Nobel, les heureux élus du Prix Assia Djebar peuvent ne pas faire l'unanimité. Mais ce sont là les règles du jeu. Et on n'y peut rien.
Le dernier mot revient effectivement au lecteur, en dernier ressort. Mais il faut avouer que grâce au Prix Assia Djebar, on a pu découvrir de nombreux nouveaux auteurs, dont certains sont très jeunes.
Des auteurs qui auraient pu rester dans l'ombre pour longtemps, voire pour toujours. C'est le cas d'ailleurs du tout premier écrivain de langue française qui a reçu ce prix prestigieux lors de la première édition organisée en 2015.
Il s'agit de Amine Aït Hadi. Son roman L'aube au-delà a été une véritable révélation littéraire.
À l'époque, les membres du jury l'avait choisi à l'unanimité comme nous l'avait confirmé le regretté Hamid Nacer Khodja, qui faisait partie de l'équipe de sélection des romans de langue française.
On déplorera toutefois que ce roman n'ait jamais fait l'objet d'une réédition depuis. Et, actuellement, il n'est plus disponible en librairie.
Très modeste, l'auteur Amine Aït Hadi n'écume pas non plus les médias. Ce qui l'a quelque peu éloigné de la scène de la littérature algérienne qui a pourtant tant besoin de plumes comme lui.
Le Prix Assia Djebar a également fait sortir de l'anonymat l'un des plus jeunes et des plus talentueux écrivains algériens, à savoir Mohamed Abdallah, qui l'a obtenu en 2022 pour son roman Le vent a dit son nom (éditions Apic).
Ce dernier, aujourd'hui âgé de 27 ans, avait publié plusieurs romans avant d'être reconnu grâce au Prix Assia Djebar.
La talentueuse et prolifique Lynda Chouiten a connu une percée notable dans le monde littéraire après l'obtention de ce prix en 2019 pour son roman Une valse (éditions Casbah).
Le Prix Assia Djebar a même permis de rendre hommage à un écrivain de grand talent à titre posthume, à savoir Nourredine Saâdi pour son roman Boulevard de l'abîme.
Deux autres écrivains d'expression française, au talent avéré, ont été gratifiés de ce Prix: Djamel Mati (Yoko et les gens du Barzakh) et Ryad Giroud (Les yeux de Mansour).
Le même constat est valable concernant les deux autres versions du Grand Prix Assia Djebar.
Concernant la version amazighe, de nombreux écrivains se sont fait connaître, eux et leurs romans, comme Rachid Boukherroub, le premier lauréat ainsi que Lynda Koudache, Djamel Laceb, Mohand Akli Salhi et Mustapha Zarouri ainsi que le regretté Mehenni Khalifi.
En langue arabe, le Prix Assia Djebar nous a fait découvrir des génies de la plume à l'instar de Samir Kacimi, Abdelwahab Aïssaoui et bien d'autres.
Aomar MOHELLEBI
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Posté Le : 30/06/2024
Posté par : rachids