La «création» du grand port commercial centre d'El Hamdania (Cherchell) avait fait couler beaucoup d'encre. Plus grave, la décision politique avait été prise le 30 décembre 2015 sans qu'aucune étude ne soit réalisée.Les ex-autorités du pays avaient chargé le bureau d'études sud-coréen Yuill engineering Co Ltd d'entamer l'étude avant d'être «expulsé» des lieux. L'ex-Premier ministre avait instruit le paiement des Sud-Coréens en dizaines de millions de dollars.
Les Chinois avaient fait signer le contrat le 17 janvier 2016, soit 17 jours après la décision du dernier Conseil des ministres. Plus étonnant encore, quand le ministère en charge du mégaprojet saisit les directions de la wilaya de Tipasa en date du 16 février 2016, c'est-à-dire bien après la décision politique pour recueillir les informations inhérentes à l'impact de ce mégaprojet sur l'environnement naturel (mer, forêt, littoral, faune, flore), l'agriculture, la forêt, les centaines d'habitations des citoyens érigées à l'intérieur du périmètre, le tourisme, les monuments culturels et historiques.
Les Chinois décident d'installer leurs compatriotes du bureau d'étude CHEC (China Harbour Engeneering Company) pour entamer à nouveau l'étude en remplacement de leurs homologues sud- coréens. Optimiser l'étude du mégaprojet, tel est le prétexte trouvé par l'ex-Premier ministre, une sournoise man?uvre pour introduire un autre bureau d'études européen (Angleterre, France, Belgique), dénommé Ramboll-Anplea.
L'entrée du bureau d'études européen a été facilitée grâce à l'intervention du fils d'un ex-Premier ministre. Les initiateurs du mégaprojet avaient incrusté leurs acolytes, Kouninef et l'ETRHB Haddad, dans ce gigantesque chantier. Selon les documents signés entre l'Algérie et la Chine, le délai initial de réalisation était fixé à 7 années.
Les Chinois devaient exploiter le port commercial d'El Hamdania avec ses ports secs durant 35 années, après sa mise en service (voir El Watan du 25 décembre 2017). A titre d'exemple, deux ZET et 142 000 m2 de plage vont disparaître si le mégaprojet voit le jour. Le site naturel féerique situé à l'est de la localité côtière de Cherchell, le long de la corniche du Chenoua, imposé par les ex-décideurs du pays, n'est pas indiqué pour abriter une infrastructure portuaire d'une dimension continentale. Le dossier a été ficelé et l'argent coulait à flots.
Le diktat du «gang». L'ère de la corruption et la dilapidation des deniers publics battait son plein. Ces mêmes hautes autorités du pays et leurs acolytes oligarques qui avaient imposé ce mégaprojet sont emprisonnés à présent, depuis l'avènement de la révolte populaire. Durant son bref passage à la tête du Premier ministère, Abdelmadjid Tebboune n'a rien fait pour arrêter le massacre.
Lors de sa dernière rencontre avec les représentants locaux de la presse, Hadj Moussa, le wali de Tipasa, fraîchement installé répond : «Il n'y a toujours rien pour ce port.» Quant aux responsables chinois de CSCEC, ils observent le silence, dans l'espoir de voir les décideurs actuels du pays se prononcer sur le destin de ce mégaprojet, initié sur des mensonges. Leurs anciens interlocuteurs sont dans leurs cellules, à El Harrach et à Koléa, à cause de leurs implications dans d'autres graves scandales.
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Posté Le : 09/03/2020
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : M'hamed H
Source : www.elwatan.com