Algérie

Grâce au flot de connaissances, les premières universités firent leur apparition


Grâce au flot de connaissances, les premières universités firent leur apparition
Le butin intellectuel raflé par les chrétiens, à Tolède, attira dans cette ville des érudits du nord de l'Europe, comme des papillons de nuit vers une bougie. Les chrétiens mirent sur pied un important programme de traduction, à Tolède. Se servant des juifs comme interprètes, ils traduisirent les ouvrages musulmans en latin. Parmi ces ouvrages, on retrouvait la plupart des grands ouvrages grecs des sciences et de philosophie, de même que plusieurs travaux originaux d'érudits musulmans. La communauté intellectuelle que les érudits du nord (de l'Europe) trouvèrent en Espagne était si supérieure à celles de leurs pays d'origine qu'elle provoqua chez eux une jalousie persistante envers la culture musulmane, qui allait influencer l'opinion occidentale des siècles durant. Les sujets traités dans les textes incluaient la médecine, l'astrologie, l'astronomie, la pharmacologie, la psychologie, la physiologie, la zoologie, la biologie, la botanique, la minéralogie, l'optique, la chimie, la physique, les mathématiques, l'algèbre, la géométrie, la trigonométrie, la musique, la météorologie, la géographie, la mécanique, l'hydrostatique, la navigation et l'histoire. Les chrétiens continuèrent de reconquérir l'Espagne, laissant mort et destruction sur leur passage. Les livres furent épargnés, mais la culture maure fut rayée du pays et leur civilisation anéantie. Ironiquement, ce ne fut pas seulement la puissance des chrétiens qui provoqua la défaite des musulmans, mais les conflits internes dans les rangs des musulmans eux-mêmes. Comme ça avait été le cas avec la Grèce et Rome avant eux, les musulmans d'Andalousie sombrèrent dans la décadence morale et s'éloignèrent du mode de vie intellectuel qui avait fait leur renommée. Les Européens continuèrent de traduire les ouvrages, tandis que chaque refuge de musulmans tombait entre leurs mains. En 1492, la même année où Christophe Colomb découvrait le Nouveau Monde, Grenade, la dernière enclave musulmane, fut prise. Ceux qui s'étaient emparés des livres contenant le savoir ne surent pas en tirer sagesse. Tous les juifs et musulmans ayant refusé d'abandonner leurs croyances furent soit tués, soit exilés. C'est ainsi que prit fin une époque de tolérance, et les seules traces laissées par le passage des musulmans furent leurs livres. Il est fascinant de constater à quel point l'Europe a appris des ouvrages musulmans, et encore plus de constater à quel point le savoir contenu dans ces ouvrages a perduré. Grâce à ce flot de connaissances, les premières universités firent leur apparition. Des historiens reconnaissent que c'est des musulmans que « nous tenons les chiffres que nous utilisons de nos jours encore ». « Même le concept du zéro (un mot arabe) provient d'eux », ajoute-t-on. Il est également à noter que les concepts architecturaux de la Renaissance furent inspirés des bibliothèques musulmanes. Les mathématiques et l'architecture telles qu'expliquées dans les ouvrages musulmans, de même que les ouvrages sur l'optique, ont mené aux techniques de représentation en perspective que l'on retrouve dans les peintures de la Renaissance. Les premiers avocats commencèrent à travailler en utilisant comme guides les ouvrages musulmans nouvellement traduits. Même les ustensiles avec lesquels l'on mange, de nos jours, proviennent des cuisines de Cordoue. Tous ces exemples démontrent, même sommairement, à quel point l'Europe s'est trouvée profondément transformée par le passage des musulmans. Les historiens reconnaissent qu'Al-Andalous était, à bien des égards, radicalement différente de l'Europe chrétienne. Alors que l'Europe rurale s'était appauvrie, l'Andalousie était une région prospère tournée vers le commerce. Ses produits, notamment le verre, le papier, le cuir, l'orfèvrerie et les soieries, jouissaient d'une grande renommée jusqu'en Inde. Les souverains musulmans toléraient généralement les chrétiens et les juifs et encourageaient la diversité culturelle. Les apports des musulmans ont enrichi la culture espagnole. La civilisation hispano-musulmane a participé à l'âge d'or de l'Islam. Les sciences, la médecine et la philosophie étaient florissantes, en particulier à Cordoue, la capitale. Les savants islamiques espagnols, tel Averroès, étudièrent les ?uvres d'Aristote et des autres philosophes grecs, qui furent traduites en latin avant d'être diffusées dans le reste de l'Europe. Les califes construisent des bibliothèques et favorisent l'épanouissement de la culture : le futur Pape Sylvestre II vient étudier la science des sages arabes compulsée à Barcelone. Un certain nombre de mots de la langue espagnole viennent de l'arabe. De nouvelles cultures et techniques agricoles, venues d'Afrique ou d'Orient, sont introduites. Les grandes villes d'al-Andalous sont des centres d'un artisanat raffiné (travail du cuir à Cordoue). Elles sont également des marchés importants et des foyers d'études.


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