Algérie

Gouvernement - Partenaires socioéconomiques : «Nous n'avons plus le temps de perdre du temps»



Le 1er ministre a réuni jeudi dernier les représentants de l'UGTA et ceux des organisations patronales pour les impliquer dans ce qui est appelé «le plan de redressement industriel et technologique» en prévision «d'un pacte de croissance» pour 2013.
Tenue à la résidence d'Etat, Djenane El Mithak, la réunion a concerné aussi les responsables des institutions et entreprises étatiques. «Ce n'est pas une rencontre ordinaire, ce n'est pas une tripartite, c'est une concertation avec les partenaires socioéconomiques,» a précisé Abdelmalek Sellal. Objectif premier de «cette réunion conviée aimablement et gentiment», «c'est d'essayer de s'écouter, de voir comment faire avancer l'économie nationale et exécuter le programme d'action qui est une continuité de la mise en 'uvre du plan quinquennal du président de la république.» Le tout met, selon lui, l'accent sur la relance économique pour laquelle «l'entreprise reste la principale source de création de richesses, de développement, de croissance et d'emplois.» Sellal a déclaré vouloir les «écouter sans rentrer dans les détails et sans plaintes.» Il trace alors les contours de la situation économique que vit le pays. «Nous sommes rentrés dans un paradoxe : malgré ce qui se passe dans le monde l'Algérie est à un très bon niveau au plan macroéconomique, l'économie nationale reste stable et fiable,» dit-il. Il assure même qu' «en cette année 2012, sa position financière extérieure est forte et le restera.» Ce qui, pour lui «ne veut pas dire qu'on a beaucoup d'argent mais qu'on a de fortes capacités de croissance -c'est le FMI qui le dit-, qu'il faut développer et leur donner de grandes dimensions.» Une approche qui dit-il «tourne autour de la volonté et des moyens.» Les deux existent selon lui «quelque part, mais il faut lutter contre une forme de bureaucratie.» Des atouts qui, reconnaît-il «ne nous ont pas permis d'avoir une croissance à deux chiffres, en 2012, elle n'est que de 2,5%.» C'est parce que, pense-t-il «le développement et la croissance se font avec le pétrole, (…), l'acte d'entreprendre est en lui-même un chemin sinueux.» Il estime ainsi que «nous avons besoin d'une vision innovée.» Il promet à cet effet que «le haut débit, la 3G, ça ne va pas tarder.» Il déplore qu' «à peine 15% de nos entreprises sont connectées à un réseau internet, à peine 9% ont une adresse mail et aucune entreprise n'a un site pour présenter ses produits, c'est comme si nous avons peur de nous moderniser ou d'aller de l'avant en matière d'économie nationale.» Autre paradoxe à ses yeux «le taux de chômage n'a pas dépassé 10%, ce sont les experts internationaux qui le disent, le taux d'inflation est de 9,39, mais ce qui est certain c'est que ce taux descendra en 2013 et n'aura pas trop d'incidence sur les entreprises.» Le 1er ministre appelle ses partenaires à «bâtir ensemble le pacte de croissance en 2013.» Il relève qu'«on n'a que 700 PME, il faut absolument faire plus, c'est le moment de mobiliser toutes nos capacités» et promet «je ne ferai jamais de différence entre l'entreprise publique et privée.» Il fait savoir que «le credoc et les 51/49, ce n'est pas tout le monde qui les remet en cause, certains nous disent qu'il faut peut-être revoir ce système pour les PME, on pourrait le faire.» Ses exemples sur la règle des 51/49 : «le projet de Belara entre Sider et des Qatari avance, nous sommes aussi entrain de bien avancer pour le projet SNVI- Renault à Oran, nous faisons donc beaucoup de grandes choses, pour vous dire que c'est un faux débat.» Il recommande que «nous n'avons plus le droit de rester là où on est, le rôle principal du gouvernement est de faciliter le climat des affaires et l'acte d'investir, nous devons bien sûr, garder les règles prudentielles mais nous devons lutter contre cette sédimentation bureaucratique.» Il interroge «je me demande pourquoi une institution économique comme la banque demande un extrait de naissance 12. Ce sont des choses qui clochent, nous allons nettoyer ce qui doit l'être.» Sellal avoue ainsi que «ça coince encore, le problème n'est plus matériel mais doit être dans notre tête.» Il veut créer, dit-il «de véritables capitaines d'industrie, de vrais managers, on doit s'entraider, vous verrez ça va marcher.» Il fait de «la confiance» un point nodal pour réussir cette entreprise. Il prévient qu' «il faut aller vite, nous n'avons plus le temps de perdre du temps».


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