Algérie

Gouvernance et pouvoirs



Gouvernance et pouvoirs
L'équation d'un deal entre Bouteflika et Lakhdar Brahimi revient, au-devant de la scène par les soins d'analystes qui tentent d'expliciter l'éventualité «d'un mode d'emploi» pour un transfert de prérogatives du premier vers le second.Mais avant, le retour de Chakib Khelil pourrait entraîner, comme, déjà, avancé par plusieurs milieux, l'ouverture d'enquêtes judiciaires sur les abus de responsables du département de la Recherche et de la Sécurité (DRS) notamment, dans le démantèlement de carrières des cadres de la Nation. L'on dit qu'une liste bien ficelée de hauts responsables du DRS est, déjà, prête pour être remise aux instances judiciaires militaires. Reste à tirer le vrai du faux ou alors d'un sensationnel, sciemment entretenu, pour laisser constamment, le doute planer sur l'évolution de la scène nationale. Jamais, en effet, le pays n'a évolué au rythme d'autant de supputations et de rumeurs, que ces dernières années. Amassés entre ses mains, les pouvoirs de toute nature permettent, à Bouteflika, d'agir à l'ombre de toutes les indiscrétions, de prendre des décisions, au moment où l'on s'attend le moins, tout en créant, en parallèle, des «histoires» pour occuper le commun des mortels. Mais l'on se rappelle que l'affaire Chakib Khelil a failli emporter le clan présidentiel, dans toute sa composante. La fin du règne de Bouteflika devait être amorcée, en 2013, sur fond de «coup d'Etat à blanc». C'était, notamment, après que le procureur général, près la cour d'Alger, avait animé une conférence de presse (lundi 12 mars 2013) pour annoncer l'inculpation «officielle» de l'ancien ministre de l'Energie et des Mines. Belkacem Zoghmati avait même précisé que son arrestation pourrait intervenir «pour peu qu'il se trouve ailleurs», c'est-à-dire en dehors des Etats-Unis où il s'était retiré et d'où il ne pouvait être extradé.«Un coup d'Etat à blanc»Il était important de lier ce fait par un autre d'ordre éminent qui avait permis, à cette période, cette nouvelle tournure à une affaire qui semblait patiner. Le président de la République, bien malade, avait été un peu avant, évacué en urgence vers le ‘Val de Grâce' et était revenu, pour faire sa convalescence, dans la résidence d'Etat de Zéralda. A l'époque, l'on s'attendait à ce que des clans des pouvoirs, encore en place, notamment militaires, mettent en avant sa maladie pour l'écarter. Il y a eu des conclaves à ne plus les compter. Bouteflika avait bien retenu les noms de ceux qui voulaient en finir avec lui, dans un moment où il était d'une faiblesse physique avérée.Aujourd'hui, les choses ont bien changé et les contrepouvoirs neutralisés par celui-là même qu'on donnait, même en 2005 (2ème évacuation médicale urgente vers la France) pour être dégommé par la force de l'article 88 de la Constitution. Article qui, au demeurant, aucune autorité autre que le chef de l'Etat ne peut appliquer, sans tordre le cou à la Loi suprême, parce qu'il est juridiquement bien fermé.Il est avancé que l'ancien ministre de l'Energie et des Mines pourrait faire un passage devant le juge pour être «légalement» blanchi. «Si par hasard, Chakib est jugé et condamné, à ce moment-là, nous donnerons une liste de toutes les personnes du pouvoir qui doivent l'être, depuis 1962 à ce jour, et même avant,» rebondissent de hauts responsables...Dans ce tumulte politico-judiciaire, sans précédent, il y aurait, selon des stratèges, «certainement, la préparation d'un scénario pour que le président quitte la table de son plein gré.» Ils rappellent qu'il a, toujours prôné, «un changement dans la sérénité.» L'on pense même que s'il y a éventualité de procès contre les responsables du DRS, il y a éventualité de grâce, c'est-à-dire, amnistie politique, dont parle le FLN.» Bien qu'il ait défendu, publiquement, l'idée qu'il ne participe dans aucun plan politique, Lakhdar Brahimi est, encore, une fois, donné pour «grand favori dans la gestion courante des affaires de l'Etat, durant une période très courte de transition.» Le temps que les conditions de la tenue d'élections présidentielles soient mises en place, notamment, en matière de choix de candidats «potentiels». Deux noms sont, eux aussi, encore une fois rappelés, celui de Abdelmalek Sellal et Ramtane Lamamra. Pour le premier, on dit qu'il n'est pas très à l'aise depuis que Khelil est entré au pays, «parce qu'il ne sait pas de quoi il s'en retourne de tous ces soubresauts, au niveau des instances de l'Etat.»Le pays en proie à toutes les supputations«Les lendemains redeviennent, donc, incertains pour l'actuel Premier ministre. A la seule différence, c'est que, de par son programme, il se projette, sans hésitation, sur plusieurs rendez-vous importants, pour le pays.» Il affiche publiquement, une sérénité qui déstabilise les plus avertis des analystes. Le ministre des Affaires étrangères, pour sa part, a, peut-être, le vent en poupe, dans cette conjoncture incertaine et complexe où l'Algérie met en avant sa diplomatie, avant de céder sur le militaire. Mais l'on rappelle, sans complaisance que lorsqu'il a été secrétaire général au MAE, «il avait mis en avant, avant toute chose, l'élément identitaire pour revendiquer l'évolution des carrières diplomatiques.» C'était, nous dit-on «le porte-étendard de tous les diplomates de sa région, il les défendait avec force et fracas.»Mais, être «régionaliste» a été de tout temps, un critère de taille dans le choix des hommes, y compris dans les instances les plus anodines, publiques et privées. Lamamra est loin d'en être l'exception. Lakhdar Brahimi est lui, donné pour être «l'homme des Américains». Bien qu'il soit diplomate international de renom, il ne doit pas plaire «par exemple aux Français...»L'énigme Brahimi et ses rencontres régulières avec le président de la République, ne peuvent être tenues, juste au nom de l'amitié. D'ailleurs, si c'était le cas, l'on se demande pourquoi la caméra doit être là pour en filmer les séquences et rendre publiques ses déclarations, à sa sortie de «chez son ami.» A moins qu'elles le sont, pour montrer aux Algériens, que le président récupère bien ses forces, après sa longue convalescence. Il est vrai qu'à chaque fois que la caméra se braque sur lui, l'on entend dire qu' «il a bougé les mains et les pieds.» Aux dernières nouvelles, il peut même se mettre debout…




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