Algérie

Gouvernance en Afrique Revoir la réforme



Un appel a été lancé d?Alger, en direction des Etats membres du mécanisme africain d?évaluation par les pairs (MAEP), pour qu?ils finalisent ou entament leur rapport d?autoévaluation sur la gouvernance.Un atelier d?évaluation et de révision de ce processus (MEAP) a été tenu hier, à Djenane El-Mithak, à Alger. Le but étant d?analyser les points faibles et les points forts de ce processus d?autoévaluation auquel ont adhéré 27 pays africains. Des recommandations concernant une révision du processus sont attendues à l?issue de cet atelier. Cinq pays, dont l?Algérie, sur les 27 pays africains ayant adhéré au MAEP ont finalisé le processus d?autoévaluation «sur la gouvernance». Neuf autres pays africains sont en train d?élaborer le rapport d?autoévaluation, d?autres n?ont même pas commencé. C?est ce qu?a affirmé hier, le professeur Adebayo Adedeji, lors d?une conférence de presse précédant la tenue de l?atelier d?évaluation. Le professeur Adebayo et le président du CNES Mohamed-Séghir Babès, membres du MAEP, ont voulu apporter quelques éclaircissements, à travers une conférence de presse tenue hier. Et ce, pour vulgariser le processus d?autoévaluation. Le professeur Adebayo a reconnu qu?il y a eu tout de même quelques controverses et de fortes contestations dans l?établissement du rapport d?autoévaluation sur la démocratie et la gouvernance dans certains pays africains. Mais il a tenu à préciser «qu?aucun pays africain n?a exercé jusque-là une pression sur le processus», a?t-il affirmé. Et de poursuivre «aucune personne n?a osé demander le changement complet du rapport et personne ne nous a empêchés d?émettre un commentaire». Au sujet des controverses et des contestations, il faut rappeler effectivement que l?Algérie, à titre d?exemple, s?était fait critiquer par la présidente du panel chargée du suivi du MAEP. Il a été reproché à l?Algérie de n?avoir pas associé la société civile dans l?élaboration de son rapport d?autoévaluation. Le panel avait également reproché au gouvernement algérien d?avoir refusé que «la commission nationale touche à certains points». Idem, pour l?Afrique du Sud. Le rapport d?autoévaluation de l?Afrique du Sud, qui a été présenté à Accra, a lui aussi été critiqué, on avait reproché au gouvernement de l?Afrique du Sud d?avoir empêché la commission d?examiner l?état de la criminalité, la xénophobie et le financement des partis politiques (voir le Quotidien d?Oran du 10.11.2007).Le professeur Adebayo s?est voulu pourtant rassurant en affirmant que malgré les difficultés rencontrées pour la mise en oeuvre des plans d?action tracés par les gouvernements africains, qui ont choisi d?adhérer volontairement au processus du MAEP, certains pays se sont affirmés en élaborant déjà un rapport d?autoévaluation. Le professeur Adebayo continue à penser que la finalisation des rapports d?autoévaluation par cinq pays africains est un exploit pour l?Afrique indépendante. «Il faut le souligner, les pays du Nord pensaient que les Africains ne pourront jamais élaborer ces rapports», a-t-il martelé. «Pourtant, cinq pays africains l?ont fait, à savoir le Ghana, le Rwanda, le Kenya, l?Afrique du Sud et l?Algérie», a-t-il précisé.Le professeur Adebayo a saisi l?occasion pour lancer un appel aux pays ayant adhéré au processus et qui ont mis du temps pour finaliser le rapport d?autoévaluation. «Ces pays ont adhéré volontairement à ce processus, je lance un appel pour qu?ils activent pour finaliser ou commencer le rapport d?autoévaluation relative à la gouvernance et la démocratie dans leurs pays», a-t-il précisé en recommandant une grande dose d?intégrité et d?honnêteté.Le président du CNES, Mohamed-Séghir Babès, a précisé que l?atelier organisé hier est une évaluation du processus engagé depuis 2003, dans le cadre du NEPAD. «Une évaluation qui permettra une révision du processus, c?est-à-dire comment améliorer le processus», a?t-il souligné. Une façon peut-être de rappeler aux partenaires qu?ils doivent respecter les engagements qu?ils ont pris. Le président du CNES a fait rappeler quelques heures avant la tenue de cet atelier que les Etats membres du MEAP, ayant adhéré volontairement au processus, sont soumis à fournir des rapports tous les six mois au secrétariat du NEPAD, sur les progrès accomplis dans la mise en oeuvre des recommandations formulées. Il a tenu à rappeler en outre que ces Etats ont l?obligation de présenter une fois dans l?année un rapport sur les progrès accomplis dans la mise en oeuvre des recommandations aux chefs d?Etat. Babès a tenu à informer que le prochain forum des chefs d?Etat se tiendra à Addis Abeba, au mois de janvier prochain. Par ailleurs, le président du CNES a indiqué que cette année l?Algérie présentera son rapport de développement humain en même temps que le rapport de développement humain mondial.


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