Algérie

Gourbisation



Il y a deux ans, Alger comptait quelque 40 000 habitats éparpillés dans des bidonvilles nichés au c'ur de la capitale ou enserrant la wilaya. Une mégalopole en pole position en matière de « gourbisation ». Depuis, ces favelas, appelées par fausse pudibonderie habitations précaires, dont les premiers sites ont vu le jour au début des années vingt du siècle dernier, résistent toujours aux assauts du temps, côtoyant parfois le nouveau décor qu'offre un cadre bâti, le plus souvent inhospitalier pour ne pas dire repoussant. Les conditions dans lesquelles vivent les pensionnaires de ces lieux-dits mouisards ne sont pas sans susciter le haut-le-c'ur et le haut-le-corps du quidam qui les traverse, à l'image de Hay Zaâtcha à Alger-Centre, Rochay Boualem situé à Ouled Fayet et autres cagibis peuplant les environs de la zone urbaine de Birtouta, comme Haouch Erroussi, Haouch Fliou, Haouch El Gazouz, Haouch Essaboune, Haouch El Hadj ou encore Haouch Ratel.La liste est exhaustive... La politique d'éradication mise en place depuis deux décennies, pour venir à bout de la prolifération de ce « chancre » greffé autour du tissu urbain, semble ne pas prêter à l'optimisme. C'est comme le marché dit informel : plus on en parle, plus il grossit sur le terrain. Lorsque des poches de laissés-pour-compte sont ébranlées par de fortes intempéries comme ces derniers jours, l'on assiste à un branle-bas de combat du côté des autorités locales qui s'agitent à adoucir la grogne des révoltés en les « gavant » de promesses et de projets ambitieux sans lendemain. Histoire de les amadouer en attendant que passe la tempête. On évoque le programme de relogement ; on brandit les projets ambitieux du RHP, on met en avant la nouvelle politique urbaine de proximité ; on dresse le diagnostic des facteurs générés par l'insalubrité publique et les fléaux sociaux ; on prend la peine d'éliminer une partie des taudis en fermant les yeux sur le squat d'autres zones du foncier du beylik...Comme ces maisons de fortune, installées dans les abords de lits d'oued, exposées à la furie des eaux, ou ces chaumières agglutinées sur les versants des communes de oued Koreïch, Bologhine, Hammamet et autres Belouizdad et El Harrach.


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