Algérie

Goulag chinois : les doutes d'Amnesty International Pékin annonce la réforme de son système de «rééducation par le travail»



Goulag chinois : les doutes d'Amnesty International                                    Pékin annonce la réforme de son système de «rééducation par le travail»
La Chine a annoncé son intention de réformer son système de «rééducation par le travail» en procédant, dès cette année, à la fermeture des camps de travail, qui ne sont rien d'autre que les équivalents du tristement célèbre Goulag russe de l'époque de l'Union soviétique. «Une fois recueillie l'approbation de l'Assemblée nationale populaire, il sera mis un terme cette année au système de rééducation par le travail», a déclaré Meng Jianzhu, chef de la puissante Commission politique et judiciaire du Parti communiste chinois, selon un micro-blog de la chaîne Cctv, rapporté par les agences de presse. Cette annonce a toutefois été nuancée par un dépêche de l'agence officielle Chine Nouvelle, qui a indiqué que «le gouvernement chinois va 'uvrer, cette année, à la réforme du système controversé de rééducation par le travail».
En septembre dernier, les autorités chinoises avaient affiché leur intention de revoir ce système inhumain et dénoncé par l'opinion publique internationale en raison des abus qu'il a engendré, car de nombreux opposants sont victimes du Parti communiste chinois, qui les envoie dans ces camps de travail sans leur donner aucune chance de se défendre. Mais les organisations internationales de défense des droits de l'Homme, comme Human Rights Watch (HRW) et Amnesty International, qui réclament l'abolition pure et simple de ce système, doutent ouvertement de ces annonces. «Une simple réforme, plutôt qu'une abolition du système en bonne et due forme, pourrait se limiter à des aménagements de procédure avec, par exemple, une forme un peu plus douce de détention administrative», a indiqué Nicholas Bequelin, chercheur à l'ONG HRW, basée à New York, a rapporté Reuters. Réagissant à cette annonce, Roseanne Rife, directrice d'Amnesty International pour l'Asie orientale, a déclaré que «si ces informations sont exactes, il s'agit évidemment d'un pas dans la bonne direction. Mais les réformes proposées ne sont pas claires, elles doivent être expliquées en détail et soumises à un débat public ouvert», lit-on sur le site de cette organisation. «Le danger, c'est qu'avec leurs belles paroles, les autorités instaurent une réforme uniquement en apparence sans que la réalité change vraiment pour des milliers de personnes détenues dans ces structures», a-t-elle dénoncé, ajoutant que «si un nouveau système est mis en place, rien ne semble garantir pour l'instant qu'il sera conforme aux normes internationales». Il faut noter qu'outre les détentions abusives, sans jugement et sans inculpation, la pratique de la torture dans ces camps est monnaie courante, ont affirmé les différents rapports des ONG qui demandent la fermeture de ces ces camps et la libération de tous les détenus, dont certains sont emprisonnés pour des délits d'opinion. Récemment, la presse chinoise a évoqué l'arrestation et l'envoi de plusieurs militants politiques, dont des opposants qui ont critiqué le gouvernement.
Mais d'autres sont envoyés pour d'autres motifs, comme c'était le cas, en août dernier, de Tang Hui, une femme envoyée en camp de travail pour avoir réclamé une sanction plus sévère pour les hommes qui avaient violé sa fille.
Cette femme a été libérée après le tapage médiatique de certains journaux chinois et la pression exercée par les organisations internationales de défense des droits de l'Homme.
L. M.


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