La localité d’El Hamdania renferme de fortes capacités écologiques.
Au-delà des impacts négatifs qui peuvent être dus à une pollution d’origine industrielle, l’interaction entre la nature et l’homme n’est pas toujours saine, surtout quand ce dernier omet de suivre les consignes des spécialistes.
Ce constat s’applique parfaitement dans les gorges de La Chiffa, où malgré la présence, depuis 2009, d’une grande quantité de plaques de signalisation invitant les touristes à éviter tout contact avec les singes, beaucoup de visiteurs ne semblent pas respecter les consignes.
Cette région se distingue du reste des aires du Parc national de Chréa par la présence naturelle et massive de singes magot. Le devoir du citoyen est de préserver cette richesse à travers des consignes très simples: respecter la nature tout en se respectant. D’ailleurs, les messages que portent les plaques sont à la portée de tout un chacun.
«Ne pas nourrir le singe magot» est la consignes n° 1 donnée par le Parc national de Chréa (PNC), pour décrier les gestes inconscients de certains visiteurs non soucieux de l’importance écologique du site des gorges de La Chiffa.
Cela est mauvais et pour l’homme et pour l’animal. Pour le singe magot, manger des sucreries, pain et autres aliments donnés par l’homme sort complètement de son régime alimentaire. Donc, en administrant ces aliments, le singe s’expose forcément à des perturbations de son métabolisme biologique. Et là, avec le temps, cela se répercute par des pathologies diverses influant non seulement sur sa santé, mais pouvant aller jusqu’à menacer son existence.
«Ce que nous pouvons affirmer aujourd’hui, c’est que les groupes de singes familiarisés au contact direct de l’homme présentent un phénomène d’obésité à la différence des autres. Ceci est très visible dans les gorges de La Chiffa», déclare Ramdhane Dahal, directeur du Parc national de Chréa.
Pour ce responsable, les groupes affectés par le phénomène d’obésité dans le parc en question sont ceux qui occupent le flanc qui surplombe le tronçon de la RN1 située entre le Ruisseau des singes et Aïn Sbaâ. Là, les sujets, surtout les plus âgés, sont plus lourds, ils manquent d’agilité, et sont quelque peu dociles au contact de l’homme.
Appel à la communauté scientifique
«Nos observations se limitent actuellement à ce seul phénomène. Mais ceci suffit pour interpeller la communauté scientifique à s’investir dans ce constat et mener une investigation profonde afin de déceler éventuellement d’autres anomalies», insiste notre interlocuteur.
S’agissant de l’homme, Ramdhane Dahal rappelle aux usagers de cette région que le contact direct avec les singes est très dangereux quand on touche à leurs petits ou bien lorsqu’on s’aventure à les extraire du groupe.
Les «amateurs du magot» doivent savoir aussi que les populations macaques sont porteuses d’agents pathogènes de certaines maladies telles que la rage. En cas de griffures par un singe, l’individu doit immédiatement se rendre au service hospitalier le plus proche, car il peut contracter la rage.
«Le fait de donner à manger aux magots peut amener leurs auteurs à être griffés, car les singes prennent les offrandes à la sauvette, ce qui se traduit le plus souvent par des griffures», rappelle le directeur du Parc national de Chréa.
Le singe n’a pas besoin des aliments de l’homme
Le secteur d’El Hamdania se caractérise par la présence de fortes capacités écologiques. Il est connu pour abriter une flore consistante composée des peuplements de thuya de Berberie, de chênes-lièges, de pins d’Alep, de formations ripisylves, c’est-à-dire celles qui se développent le long des cours d’eau et aussi un maquis dense et impénétrable constitué de lentisques, d’arbousiers, de chênes verts, de myrtes, de cistes…
Toute cette flore donne à manger aux singes à travers les fruits, les feuilles, les écorces... et aussi surtout à travers toute l’entomofaune qu’elle abrite, principalement les insectes, les chenilles, les fourmis…
«Cet animal a un régime omnivore, faut-il le rappeler. Il peut donc se contenter de tout ce qu’il trouve dans son habitat naturel très riche en insectes, feuillages, racines, fruits, chenilles», conclut le directeur du Parc de Chréa.
Mohamed Abdelli
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Posté Le : 01/02/2014
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: El Watan ; texte: Mohamed Abdelli
Source : El Watan.com du samedi 1er février 2014