Algérie

Goldstone : Le rapport qui accuse Israël



Goldstone : Le rapport qui accuse Israël
Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a approuvé, hier, le rapport Goldstone sur la guerre à Ghaza qui accuse les forces israéliennes et les militants palestiniens d'avoir commis des crimes de guerre lors de la dernière offensive israélienne dans la bande de Ghaza. Il sera présenté devant le Conseil de sécurité, ce qui pourrait déclencher des poursuites internationales contre Israël. C'est fait' Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a adopté hier une résolution initiée par les Palestiniens et qui approuve le rapport Goldstone dénonçant des crimes de guerre commis par Israël et les Palestiniens lors du conflit à Ghaza l'hiver dernier. Le vote a été approuvé par 25 voix pour, 6 contre (dont les Etats-Unis) et 11 abstentions. Le Conseil des droits de l'homme était réuni depuis jeudi pour une session extraordinaire sur la demande de l'Autorité palestinienne avec le soutien du groupe arabe, l'Organisation de la conférence islamique (OCI), les Non-alignés et les pays africains majoritaires au sein du Conseil. La mission, c'est un groupe de cinq personnes, sous la direction du juge Richard Goldstone, désigné par le Conseil des droits de l'homme de l'ONU pour établir un rapport sur cette opération militaire et son contexte. Un rapport n'est pas une enquête, encore moins un jugement.Un rapport particulièrement sévère pour IsraëlLa presse, surtout européenne, s'était empressée de chercher un équilibre entre Israël et le Hamas. Crime contre crime, en quelque sorte. Pour les victimes, il était plus difficile de trouver l'équilibre. C'est d'un côté 1400 morts (palestiniens), de l'autre 13 (israéliens) et des questions juridiques différentes. C'est d'un côté une armée d'occupation, et de l'autre, des forces résistantes. Ce rapport, dénoncé par Israël comme « inique, saugrenu et unilatéral », accuse l'armée israélienne, ainsi que les militants palestiniens, d'avoir commis « des crimes de guerre » et « de possibles crimes contre l'humanité » durant l'offensive israélienne à Ghaza de décembre-janvier. Israël est accusé d'avoir sciemment ciblé des civils. Le rapport recommande par ailleurs aux deux protagonistes de mener des enquêtes internes sur ces incidents et préconise que, si aucun progrès n'est constaté au bout de six mois, le Conseil de sécurité de l'ONU saisisse le procureur de la Cour pénale internationale.Une situation jugée inacceptable par Israël. L'Etat hébreu et les Etats-Unis ont également qualifié le rapport de « faux » et prévenu qu'un soutien au rapport onusien menacerait la paix au Proche-Orient. « L'armée israélienne a agi avec des gants de velours envers les civils innocents. La décision du Conseil est une farce diplomatique », a estimé dans un communiqué le ministre israélien de l'Intérieur et de fustiger « une décision anti-israélienne qui couronne un rapport anti-israélien ». De leur côté, les mouvements palestiniens n'ont pas caché leur satisfaction. L'Autorité palestinienne « se félicite de la décision du Conseil des droits de l'homme et nous espérons maintenant que le rapport (Goldstone) sera porté devant le Conseil de sécurité » de l'ONU, a déclaré le négociateur palestinien, Saëb Erakat.De son côté, le mouvement islamiste Hamas, rival de l'Autorité palestinienne et qui contrôle la bande de Ghaza, s'est aussi réjoui de l'adoption du rapport Goldstone en « remerciant tous les pays qui ont voté en sa faveur ».« Nous espérons que ce vote conduira à un procès des chefs de l'occupation (israélienne) », a commenté un porte-parole du Hamas.Reste à connaître le devenir de ce rapport, s'il se transforme en résolution déposée au Conseil de sécurité de l'ONU (le seul organe en mesure d'infliger des sanctions concrètes) qui peut lui-même renvoyer le dossier à la Cour pénale internationale, il ne faut pas pour autant se faire beaucoup d'illusions : les Etats-Unis ont d'ores et déjà averti qu'ils émettraient leur veto au Conseil de sécurité contre un rapport qu'ils jugent anti-israélien.


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