Algérie

Goldman Sachs n'exclut pas une rechute spectaculaire



Dans un document analysant l'évolution du marché pétrolier, Goldman Sachs estime qu'il y a "de fortes chances qu'une baisse des prix, aussi forte que celle enregistrée le 21 avril dernier, se reproduise à l'approche de l'expiration des contrats de livraison de juin". "L'histoire des prix négatifs pourrait absolument se répéter", insiste la banque d'investissement américaine.Celle-ci estime que le marché est confronté à une kyrielle de problèmes qui ne pourraient pas être résolus "rapidement", expliquant que même si les producteurs de pétrole acceptaient de "réduire leur production, cela ne réglerait pas le problème du stockage du jour au lendemain".
Goldman Sachs ajoute que le marché physique du pétrole, qui connaît un déséquilibre très prononcé entre l'offre et la demande, vit un "moment critique", en raison des difficultés de stockage. Mais, comme pour n'importe quelle crise, cela pourrait être une opportunité pour aller vers une forme de développement différente des installations de stockage.
À ce stade de la crise, note la banque, "la décision politique ne peut pas intervenir" pour redresser la situation du marché, le problème étant essentiellement considéré comme de "nature technique". La banque souligne que les régulateurs et les acteurs du marché doivent jouer leur rôle.
Elle estime ainsi que l'Opep "doit se rendre compte de l'ampleur de la situation".
Dans la situation où elle se trouve, l'alliance, poursuivent les analystes de Goldman Sachs, a commis "une erreur, en optant pour des coupes dans la production échelonnées dans le temps", en vertu d'un accord conclu le 12 avril dernier. Durant les mois de mai et juin 2020, la production pétrolière des 23 pays membres de l'Opep devrait être, dans le cadre de l'accord, réduite de 9,7 millions de barils par jour. Ensuite, à partir du 1er juillet 2020 et jusqu'à la fin de l'année, la réduction de la production serait de 7,7 millions de barils par jour, soit moins qu'en mai et juin.
Selon la banque new-yorkaise, "il n'y a aucune raison de renoncer à la surproduction au Moyen-Orient". "Sinon les Etats-Unis devraient envisager d'interdire les importations de pétrole et de se réoutiller" pour pouvoir tenir compte des nouvelles préoccupations en matière de stockage et "raffiner la production intérieure de brut".
Goldman Sachs recommande de redonner un sentiment de "normalité et de confiance au marché, en limitant le nombre de spéculateurs dans les contrats à terme, en supprimant certaines mesures relatives au confinement dans le monde, en permettant aux gens de reprendre le travail et en rouvrant le commerce". "Cela devrait éviter qu'une baisse de grande ampleur ne se reproduise à l'avenir", concluent les analystes de Goldman Sachs.

Youcef SALAMI


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