Algérie

Golan syrien occupé: Jaafari appelle l'ONU "à prendre une position officielle claire"



L'administration américaine "n'a ni le droit ni le mandat pour décider du sort du Golan arabe syrien occupé, a affirmé dimanche l'ambassadeur de la Syrie à l'ONU Bachar al Jaafari devant le secrétaire général Antonio Guetrres, rappelant la position de son pays qui dénonce les déclarations du président Donald Trump en faveur de la "reconnaissance de la souveraineté" d'Israël sur le plateau de cette zone. Al Jaafari a qualifié "toute mesure américaine qui transgresse le droit de la Syrie de récupérer cette terre occupée comme "un acte illégal et sans effet" qui porte atteinte aux engagements pris par les Etats-Unis vis-à-vis des principes du droit international. "L'ONU avait affirmé à travers plusieurs résolutions prises par son Assemblée Générale et le Conseil de sécurité que le Golan est une terre syrienne occupée et que toute mesure prise par les autorités d'occupation israélienne sur cette terre occupée sont nulles et non avenues et dénuées de tout statut juridique", a-t-il dit. L'ambassadeur de la Syrie à l'ONU, a appelé dans la foulée, le Secrétaire général de l'ONU "à prendre une position officielle claire" qui insiste sur la position de l'ONU envers la question de l'occupation israélienne du Golan syrien. "Le peuple syrien est accordé plus que jamais pour refuser la position américaine et faire face à l'occupation israélienne du Golan occupé par tous les moyens approuvés par le droit et la légalité internationale", a-t-il assuré. Pour sa part, M. Guterres a réaffirmé la position constante de l'ONU qui repose sur les résolutions de la légalité internationale, et que le Golan est une terre arabe syrienne occupée par "Israël". M. Guterres a également fait savoir qu'il a demandé à son porte-parole de faire un communiqué confirmant la position de l'ONU sur le Golan, conformément aux résolutions du CS, notamment la 497 de 1981, soulignant que les déclarations de son porte-parole représentait sa propre position en tant que secrétaire général de l'ONU. Les récentes déclarations de Trump en faveur de la "reconnaissance de la souveraineté" d'Israël sur le plateau syrien du Golan occupé ont provoqué un tollé et suscité de vives réactions dans le monde arabo-musulman et en occident condamnant des propos rompant avec le consensus international.
Poursuite des réactions contre les propos de Trump
Les déclarations du président américain Donald Trump en faveur de la "reconnaissance de la souveraineté" d'Israël sur le plateau syrien du Golan occupé ont provoqué un tollé et suscité de vives réactions dans le monde arabo-musulman et en occident condamnant des propos rompant avec le consensus international. Après la condamnation de la Syrie, de la Jordanie, de l'Egypte, de l'OCI, de la Turquie et de l'ensemble de la communauté internationale, l'Irak a à son tour affiché samedi son rejet des déclarations du président Trump, selon un communiqué du ministère irakien des Affaires étrangères. "L'Irak s'oppose formellement à la légitimation de l'occupation du Golan syrien. L'occupation est un crime contre la sécurité de l'humanité", a indiqué Ahmed al-Sahaf, porte-parole du ministère. De ce fait, Baghdad a appelé la communauté internationale "à respecter les règles du droit international et à mettre fin à l'occupation des territoires arabes occupés, à accepter les résolutions internationalement légitimes émises par les Nations Unies. De son côté, le président turc Recep Teyep Erdo gan a réitéré son appel au respect de l'intégrité territoriale de la Syrie, lors d'une réunion de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) à Istanbul, rejetant la légitimation de l'occupation du plateau du Golan syrien. "Il est hors de question pour la Turquie et l'OCI de rester silencieuses devant un sujet aussi sensible", a-t-il martelé. Même son de cloche pour l'Egypte, la Ligue arabe et la Jordanie qui confirment l'"importance pour tout un chacun de respecter les résolutions internationales légitimes et la Charte des Nations Unies aux yeux desquelles il est inacceptable d'acquérir des terres par la force". Sur le terrain, les Druzes du plateau du Golan ont manifesté samedi hommes, femmes et enfants contre la déclaration du président américain dans la ville de Majdal Shams, à proximité de la zone tampon onusienne séparant la partie occupée et non occupée du Golan syrien. Ils ont brandi des drapeaux druzes et syriens, des portraits du président syrien Bachar al-Assad et des banderoles sur lesquelles on pouvait lire, en arabe, "Le Golan est syrien" ou "Nous sommes ceux qui décidons de l'identité du Golan". Des dizaines de milliers de Syriens ont fui ou ont été expulsés lorsqu'Israël a occupé une grande partie du Golan en 1967 lors de la guerre des Six Jours, avant de l'annexer en 1981. La communauté internationale n'a jamais reconnu cette annexion. Pour le représentant de la communauté kurde, Wasef Khatar, Donald Trump a pris des engagements sur des "terres arabes, syriennes, mais pas israéliennes". "Nous rejetons la décision du président américain Trump car il parle de quelque chose qui ne lui appartient pas", a déclaré M. Khatar. Le Golan syrien a été occupé par Israël lors de la guerre des Six Jours en 1967 et a été annexé en 1981, mais la communauté internationale n'a jamais reconnu cette annexion. Le président Trump a affiché jeudi dernier l'intention de son pays de reconnaitre la "souveraineté d'Israël" sur ce territoire syrien. "Après 52 ans, il est temps pour les Etats-Unis de reconnaître pleinement la souveraineté d'Israël sur le plateau du Golan", avait-il écrit sur son compte Twitter.

Trump rompt de nouveau avec le consensus international
Outre les grandes capitales étrangères telles que, Moscou, Berlin, ou encore Paris qui ont rejeté les propos de Donald Trump, le Conseil des droits de l'Homme de l'Onu a adopté une résolution annuelle sur le Golan syrien présentée par le Pakistan au nom de l'OCI qui demande la fin de la construction des colonies juives sur le plateau. Par ailleurs, des experts ont indiqué que le droit international "interdit d'accroître son territoire par la guerre, un des principes les plus fondamentaux de l'ordre international". Ils rappellent le "bafouement" par Trump des conventions internationales pour apporter son soutien au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, aujourd'hui confronté à une réélection incertaine: en décembre 2017, il avait considéré la ville sainte d'El Qods occupée comme la "capitale" d'Israël. "Ce n'est pas la première fois que M. Trump balaie de la main" le droit international, a rappelé l'ancien diplomate Richard Haas, président du centre de réflexion Council on foreign relations (CFR). "Mais cette fois-ci, Washington va plus loin", a estimé l'ancien chef de la diplomatie suédoise Carl Bildt. "C'est de nouveau la loi de la jungle", a-t-il tweeté. Pour Ilan Goldenberg, du Center for a new american security, la décision de M. Trump sur le Golan "aura un goût amer: elle affaiblit la sécurité d'Israël et affecte les intérêts des Etats-Unis au Moyen-Orient et au-delà, tout en donnant un coup de pied dans une fourmilière qui n'en avait vraiment pas besoin". "Si Washington cesse de respecter les principes internationaux (...) il faut s'attendre à ce que d'autres Etats annexent des territoires de leurs voisins", a ajouté cet expert. Cette position américaine quant au Golan syrien occupé exprime la violation flagrante par les Etats-Unis des lois de la légitimité internationale, notamment de la résolution du Conseil de sécurité N 497 de l'an 1981 qui rejette la décision du gouvernement d'occupation israélienne et ses mesures arbitraires concernant le Golan et la considère comme nulle et non avenue.


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