La reconnaissance de la souveraineté d'Israël sur le Golan Syrien occupé, évoquée par le président Donald Trump, traduit un mépris du droit international, et nie la réalité de l'occupation israélienne, a déclaré lundi l'ONG, Human Rights Watch (HRW) dans un communiqué.
"Une décision de l'administration Trump de nier la réalité de l'occupation du plateau du Golan par Israël démontrerait un mépris des protections accordées à la population syrienne par le droit international humanitaire", s'indigne l'ONG américaine. HRW souligne que les résidents syriens ont besoin d'une protection permanente "face à la poursuite des graves violations des droits de l'Homme perpétrées par Israël". Pour Eric Goldstein, directeur adjoint pour le Moyen Orient et l'Afrique de l'ONG, Trump est sur le point "de détruire le droit international" qui protège les 27.000 syriens vivant sur ce territoire. "Si Trump donne suite à sa (décision), il peut encourager d'autres Etats occupants à doubler la spoliation des terres, des colonies ainsi que le pillage des ressources", met-il en garde. "Qu'il s'agisse de la Crimée, de la Cisjordanie ou du Golan, les mêmes principes qui protègent les civils s'appliquent . Trump ne peut pas les effacer par décret", a-t-il affirmé. HRW rappelle que l'annexion de facto du Golan en 1967 a été condamnée par le Conseil de sécurité dans sa résolution 497 comme étant "nulle et non avenue et sans effet juridique sur le plan international".
Et le fait "qu'Israël offre aux Syriens sur les hauteurs du Golan la citoyenneté israélienne, rejetée par la plupart d'entre eux, ne change pas le statut de ce territoire occupé", explique l'ONG.
"L'occupation se poursuit tant que l'occupant conserve un contrôle effectif sur le territoire et qu'aucun règlement politique largement accepté ne modifie ce statut", précise-t-elle.
De même, les violations présumées des droits de l'Homme par le gouvernement syrien, avancés par Israël et les Etats-Unis pour justifier l'annexion du Golan ne peuvent motiver une telle décision.
"Les violations des droits commises par un acteur étatique ne justifient pas la reconnaissance d'une prétendue annexion par un autre Etat", précise HRW qui, par ailleurs, met en garde contre la politique expansionniste d'Israël au Moyen-Orient. "Certains responsables politiques israéliens, dont l'actuel speaker de la Knesset, ont décrit l'annexion du Golan comme une première étape pas vers l'annexion d'une partie ou de la totalité de la Cisjordanie" occupée, rapporte l'ONG basée à Washington. Citant al-Marsad, une organisation de défense des droits humains basée sur les hauteurs du Golan, HRW a indiqué que les autorités israéliennes ont établi 34 colonies de peuplement abritant au moins 26.000 colons, en violation du droit international humanitaire. Vendredi, le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU à Genève a dénoncé dans sa résolution annuelle sur le Golan l'extension des colonies juives sur ce territoire. Le Conseil onusien a "déploré les plans d'expansion de la colonisation israélienne dans le Golan syrien occupé", rappelle encore l'ONG.
L'ONU affirme : le statut du Golan syrien n'a pas changé
Les Nations Unies ont affirmé lundi que le statut du Golan syrien n'a pas changé et qu'elles considèrent toujours "l'annexion de ce territoire par Israël comme nulle et non avenue". "La politique de l'ONU sur le Golan est reflétée dans les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et cette politique n'a pas changé", a déclaré le porte-parole du SG de l'ONU, Stéphane Dujarric. Dans une résolution adoptée en 1981 par le Conseil de sécurité, les 15 membres de l'instance suprême de l'ONU ont réaffirmé à l'unanimité que "la décision d'Israël d'imposer ses lois, sa juridiction et son administration sur le plateau du Golan syrien occupé est nulle et sans effet juridique sur le plan International", rappelle Dujarric. Rompant avec des décennies de politique américaine sur ce territoire occupé, le président Trump a signé lundi une proclamation reconnaissant formellement la souveraineté d'Israël sur le Golan syrien. S'exprimant devant le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, Trump a déclaré qu'il venait de prendre une "mesure historique". "Cela aurait dû se passer il y a plusieurs décennies", a indiqué Trump en signant la proclamation à la Maison Blanche. Dans une première réaction à la décision américaine, la Russie a dit craindre une "nouvelle vague de tensions" au Proche-Orient.
"Malheureusement cela peut conduire à une nouvelle vague de tensions dans la région du Proche-Orient", a averti la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova.
De son côté Damas a qualifié la décision de la Maison Blanche de "violente attaque contre l'intégrité territoriale de la Syrie".
"Trump n'a ni le droit ni l'autorité légale pour légitimer l'occupation israélienne", a déclaré une source du ministère des affaires étrangères syrien à l'agence de presse Sana.
Moscou et la Ligue arabe dénoncent l'annonce américaine
La Russie ainsi que plusieurs Etats arabes ont rejeté lundi la décision des Etats-Unis de reconnaître la "souveraineté" d'Israël sur la partie occupée du Golan syrien, Damas qualifiant les Etats-Unis de "premier ennemi des Arabes". Israël a conquis une grande partie du Golan syrien (1.200 km2) lors de la guerre israélo-arabe de 1967, avant de l'annexer en 1981. Cette annexion n'a jamais été reconnue par la communauté internationale. La Russie a dit craindre "une nouvelle vague de tensions" au Proche-Orient à la suite de la décision américaine. Au Caire, le secrétaire général de la Ligue arabe Ahmed Aboul Gheit, a jugé la décision de M. Trump "nulle et non avenue dans le fond et la forme". "Légaliser l'occupation est une nouvelle orientation de la politique américaine (...) Si l'occupation est un grand crime, la légitimer est un pêché qui n'en est pas moins grave", a déclaré M. Aboul Gheit, dans un communiqué. Il a ajouté que le rejet de cette politique américaine était une position arabe "unanime" qui sera réaffirmée au prochain sommet arabe de Tunis. Le Koweït a estimé que la décision américaine n'aiderait pas à l'établissement de la paix et remettait en cause le rôle des Etats-Unis en tant que médiateur. La Jordanie a dénoncé une "décision unilatérale qui provoquerait davantage de tensions dans la région". A Beyrouth, le ministère des Affaires étrangères a rejeté une mesure qui "viole le droit international et nuit aux efforts pour une paix juste".
"Les hauteurs du Golan sont un territoire syrien et arabe et (...) aucun pays ne peut changer l'Histoire en transférant la propriété d'un territoire d'un pays à un autre", selon lui.
Sit-in à Hassaké pour condamner les déclarations de Trump
Les habitants de la province de Hassaké, dans le Nord-Est de la Syrie, ont observé, ce lundi, un sit-in dans le centre de la ville pour condamner les déclarations "hostiles" du président américain Donald Trump en faveur de la "reconnaissance de la souveraineté" d'Israël sur le plateau du Golan arabe syrien occupé, a rapporté l'agence officielle SANA. Les participants ont appelé la Communauté internationale et le Conseil de sécurité "d'adopter une résolution" qui met fin au non-respect par les Etats-Unis des résolutions internationales. Ils ont assuré, selon SANA, que les habitants de Hassaké "se tiennent aux côtés des Golanais contre les pratiques de l'ennemi sioniste", appelant les peuples arabes et toutes les forces de la résistance à conjuguer les efforts "pour soutenir le peuple syrien dans l'éradication du terrorisme et celui américano-sioniste". Dimanche, l'ambassadeur de la Syrie à l'ONU, Bachar al Jaafari a indiqué devant le secrétaire général, Antonio Guetrres, que l'administration américaine "n'a ni le droit ni le mandat pour décider du sort du Golan arabe syrien occupé". Les récentes déclarations de Trump en faveur de la "reconnaissance de la souveraineté" d'Israël sur le plateau syrien du Golan occupé ont provoqué un tollé et suscité de vives réactions dans le monde arabo-musulman et en occident condamnant des propos rompant avec le consensus international. Human Rights Watch (HRW) a déclaré lundi dans un communiqué que la reconnaissance de la souveraineté d'Israël sur le Golan Syrien occupé, évoquée par le président Donald Trump, traduit un mépris du droit international, et nie la réalité de l'occupation israélienne. "Une décision de l'administration Trump de nier la réalité de l'occupation du plateau du Golan par Israël démontrerait un mépris des protections accordées à la population syrienne par le droit international humanitaire", s'indigne l'ONG américaine. HRW souligne que les résidents syriens ont besoin d'une protection permanente "face à la poursuite des graves violations des droits de l'Homme perpétrées par Israël". Pour Eric Goldstein, directeur adjoint pour le Moyen Orient et l'Afrique de l'ONG, Trump est sur le point "de détruire le droit international" qui protège les 27.000 syriens vivant sur ce territoire. "Si Trump donne suite à sa (décision), il peut encourager d'autres Etats occupants à doubler la spoliation des terres, des colonies ainsi que le pillage des ressources", met-il en garde.
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Posté Le : 27/03/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Le Maghreb
Source : www.lemaghrebdz.com