Algérie

Gloire et décadence



Gloire et décadence
Pour le P/APC de la commune Casbah, Rachid Ibadioun, « il ne s'agit plus de faire un enième constat sur la dégradation, mais on doit agir avant que la citadelle ne parte en lambeaux », a t-il martelé. « Une lumière pointe toutefois à l'horizon dira-t-il avec le nouveau wali d'Alger qui veut que la Casbah retrouve son aura d'antan ». « Car c'estun pan de notre histoire, notre patrimoine et un haut lieu de l'Histoire qui a donné les meilleurs fils pour la Révolution armée », a-t-il ajouté. Il conclura sur le jour où on rendra enfin sa dignité à El-Mahroussa.La merveille d'antanPour revivifier un patrimoine unique, Latifa Hamsi a plongé dans les archives de l'ère ottomane pour comprendre comment la société d'antan vivait socialement et économiquement. Elle s'est appuyée sur la microhistoire. Elle a ainsi découvert que tous les actes de la vie quotidienne comme les naissances, les décès, les opérations d'achat, vente et autres sont notifiés par écrit chez le cadi hanifite ou malekite après la chute de Grenade. « Tout est transcrit selon l'adage qui dit - la confiance réside dans le document - », dira-t-elle. Le poète Hocine Bouaroua Nour El Houda, ayant obtenu le premier prix du millénaire en 1999 sous le titre La citadelle, a ému l'assistance en déclamant la strophe suivante : O merveille d'antan ! Est-ce là, l'œuvre du temps ' Toi qui avais le perle pour rivale Et les mers pour vassales Ses remparts, autrefois redoutés, effrayants Ne sont que poussière, aux vents, qui se balancent Où sont tous ces créneaux aux noirs trous fulgurants ' Le temps : vieil ennemi, fit son œuvre en silence. Le professeur Leila Kiran a parlé de la femme ottomane qui jouissait de tous ses droits bien que la littérature l'ait confinée aux travaux ménagers et à son rôle de procréatrice. Elle affirmera que selon les archives des tribunaux, « la femme à l'époque pouvait signer des papiers, sortir à sa guise, faire des transactions commerciales, se marier et divorcer sans subir la pression de la famille ». Un autre poète, Yacine Ouabed, a subjugué l'assistance en déclamant son poème en arabe dialectal sur les héros de la guerre de libération nationale qui ont défié la quatrième puissance mondiale. Tous ont été cités. Du petit Omar en passant par Taleb Abderahmane et Hassiba Benbouali. Cette évocation nostalgique s'est entremêlée à des accents d'aigreur pour dire non à la dégradation actuelle d'El-Mahroussa, un lieu de repère qui reçut la visite d'illustres personnages comme Karl Marx, Charlie Chaplin, différents rois etc.




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