Algérie

Global Data pose le défi de la stabilité



Des experts de Global Data, une société de conseil et d'analyse de données économiques cotée à la Bourse de Londres, jugent que "la réussite" du projet de loi sur les hydrocarbures, qui vise à "améliorer l'attractivité fiscale" dans le secteur du pétrole et du gaz, sera tributaire du "règlement de problèmes d'ordre politique". Ils estiment, toutefois, qu'il est "difficile de savoir si l'élection présidentielle prévue pour décembre 2019 sortira l'Algérie de l'impasse".Ils expliquent que ce nouveau texte de loi en projet est censé "stimuler les investissements étrangers, après des années de baisse", relevant que le nouveau projet de loi "réintroduit la formule du partage de production et réduit la complexité de la législation pétrolière ayant encore cours aujourd'hui, en simplifiant les conditions fiscales".
La nouvelle loi sur les hydrocarbures reprend en fait le régime du partage de production par appel d'offres dont le lancement échoit à Alnaft. Global Data détaille que les futurs investisseurs étrangers "pourront désormais signer des contrats de partage de production, de prise de participation ou de services à risque", rappelant, cependant, qu'ils "n'ont pas droit à plus de 49% de prise de participation dans les projets d'association" et qu'ils devront "payer des taxes, des redevances et des impôts sur le revenu".
Il est utile de rappeler que les concepteurs de ce nouveau texte de loi jouent la carte de la fiscalité en en faisant baisser la pression. L'impôt sur le revenu des hydrocarbures va ainsi chuter à 50%, dans le cadre de la nouvelle loi en projet, contre 60% pour la loi de 2013, contre 70% pour la loi de 2005, et contre 85% pour la fameuse loi 86-14 de 1986.
Les analystes de Global Data soulignent, toutefois, que le nouveau projet de loi "est un pas dans la bonne direction, mais que l'amélioration du cadre fiscal dans le domaine des hydrocarbures pétrole risque de ne pas suffire, d'autres obstacles administratifs, politiques et techniques pouvant empêcher les compagnies étrangères d'investir dans l'amont en Algérie".
Global Data note que le pays doit "augmenter sa production d'hydrocarbures sur le long terme pour soutenir son économie durement touchée depuis la chute des cours de l'or à la mi-2014". La société londonienne indique que cette année, l'Algérie disposera de capacités d'extraction pétrolière "de 1,15 million de barils par jour, une production qui est sur une trajectoire descendante".
Elle souligne, également, que certains nouveaux projets pourraient contribuer à "augmenter la production de gaz entre 2019 et 2022". Mais, ajoute-t-elle, la tendance de la production d'hydrocarbures "serait à la baisse". Global Data rappelle, par ailleurs, que l'Algérie reste encore trop dépendante des hydrocarbures, qui représentent 40% de ses recettes publiques et 95,6% de ses exportations.

Youcef Salami


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